SRI-LANKA « Qui sont nos ennemis ? Qui sont nos amis ! »1

Au sujet des « liaisons dangereuses » de M .G Buffet et de quelques autres !.......2

Jean-Pierre Page ancien membre du Comité Central du PCF (1982-2000)

« La vérité, l'âpre vérité, ..  » Danton

« Those who imagine evil where there is none, and do not see evil where it is upholding false views, they go to states of woe» (the Dhammapada)

 

à Tamara Kunanayakam, Sri Lankaise Tamoule et Internationaliste

Une récente déclaration de M .G Buffet sur le Sri Lanka appelle de ma part plusieurs commentaires.3

En effet : contre- vérités, omissions délibérées, ignorances et ralliements caractérisent une prise de position en rupture avec tout ce que fut l'histoire du PCF.

Ce reniement pour motifs électoralistes et d'hypothétiques voix de plus en faveur d'un parti politique qui n'a plus de communiste que le nom, en dit long sur sa désertion du combat anti-impérialiste et consacre son acceptation au fond d'une vision du monde qui est celle de la pensée dominante !

R. Hue4 considérait que la guerre en Yougoslavie et l'implication de la France aux cotés des Etats-Unis ne méritait pas une mise en cause de la participation du PCF au gouvernement socialiste, Dans le droit fil de cette position le PCF fut le seul PC dans le monde à soutenir la participation communiste au gouvernement mis en place par les légions de Georges Bush en Irak ! Aujourd'hui après 30 ans de guerre pendant lesquels le PCF ne sera jamais intervenu pour condamner les manœuvres impérialistes et les atteintes à la souveraineté du Sri Lanka ou encore les attentats aveugles, les assassinats politiques, l'embrigadement des enfants soldats, les femmes de basses castes utilisés comme kamikazes, le racket, les faveurs accordés par les gouvernements occidentaux aux Tigres du LTTE et à leur projet séparatiste, M .G Buffet découvre l'existence de cette Île de l'Océan Indien et d'un peuple : les Tamouls. Depuis quelques semaines elle court les manifestations et les rassemblements des Tigres pour encourager à l'ingérence, l'ingérence humanitaire bien sur, ce concept dont son ancien partenaire de gouvernement B. Kouchner aime à rappeler qu'il en assume la paternité.

Échéances électorales oblige M.G Buffet en appelle donc à l'Union Européenne qui depuis très longtemps aux cotés de la France, de la Grande Bretagne, de la Norvège, des USA et des Nations Unies sont effectivement mobilisés pour faire pression et s'ingérer dans les affaires d'un état indépendant au mépris de sa souveraineté. Certes me dira t' on ceci est conforme au nouveau système de l'ONU mis en place par la réforme Kofi Annan en 2005 qui considère la souveraineté des états  comme une survivance anachronique du passé 5. M.G Buffet qui s'est faite remarquer par la pertinence de ses analyses sur le sujet clame : ingérence humanitaire ! Ceux qui avaient encore des illusions sur la politique internationale du PCF découvriront à cette occasion son ralliement à un concept qui n'est que la singerie de la vieille approche néo coloniale des problèmes, c'est-à-dire une politique hypocrite qui selon que l'on soit riche ou pauvre ne s'applique jamais de la même manière.

Mais l'identité de vue entre M.G Buffet et B. Kouchner parrain du protectorat du Kosovo, du démembrement de la Serbie comme de la Yougoslavie ne s'arrêtent pas là ! Le Kosovo (M.G Buffet le savait elle ?) est le modèle qui à les faveurs des Tigres du LTTE et de nombre de leurs supporters en Europe comme Outre Atlantique. Le ralliement aux thèses du séparatisme, de la partition d'état fut-ce d'états 5 fois millénaire comme le Sri Lanka n'embarrassent pas ceux et celles qui envisagent l'Europe sous l'angle des régions, et de la dévitalisation des Nations. Cette Europe que pourtant les peuples rejettent massivement. Ainsi une guerre à des milliers de kilomètres de la France permet d'éclairer les convictions d'une adhérente aux thèses d'une Europe fédérale des régions et du démantèlement des Etats. Quel cadeau ! Kouchner qui à voter UMP et le Parti socialiste toujours allié du PCF n'en attendaient pas tant !

Pour justifier ses affirmations aussi péremptoires qu'hasardeuses M.G Buffet qui semble avoir un sens aigüe de l'histoire et de la géographie tord les faits, à moins que l'ignorance, la paresse, et la malveillance constituent les nouvelles méthodes de direction du PCF.

La Guerre au Sri Lanka, qui sont ses victimes ?

Elle parle ainsi du nombre de victimes de cette guerre que devrait assumer exclusivement l'offensive de l'armée Sri- Lankaise en semblant ignorer que face à cette offensive militaire il y avait une armée , celle des Tigres du LTTE disposant de bunkers, de canons de longue portée, d'avions, d'une marine,de sous-marins, de cargos porte containers et d'un armement des plus sophistiqués allant des radars derniers modèles à l'usage de satellites, une véritable armée conventionnelle utilisant des bombes au phosphore blanc, des mines par dizaines de milliers, comme des gosses soldats de 10 à 12 ans pour monter en premier ligne et enfin près de 3000 000 de pauvres gens comme otages et bouclier humain, fait indiscutable que tout le monde a reconnu, y compris l'ONU !.

Quant au chiffre de 6500 morts chiffre auquel elle fait référence sans preuves aucunes ! Il convient de préciser qu'il a été avancé par Mr. Neil Buhne .représentant de l'ONU à Colombo, puis repris complaisamment en boucle par Tamil net le site web du LTTE et tous les grands médias occidentaux. Mr Neil Buhne a reconnu ensuite publiquement en présence d'Ambassadeurs étrangers6 avoir exagéré ce chiffre, n'avoir aucun début de preuves et s'être livré (pour le compte de qui ?) à des estimations à partir d'informations non vérifiées. La presse occidentale n'a publié aucun démenti, et a continué à avancer le même chiffre en en rajoutant au besoin. Enfin Mr. Buhne a présenté ses excuses aux autorités Sri Lankaises. Mr. Bhune n'est est pas à son coup d'essai. Devant autant d'irresponsabilité, son expulsion avait été envisagée.

Revenant sur cette estimation John Holmes secrétaire adjoint des Nations Unies chargé des Affaires Humanitaires a déclaré: « Ce chiffre n'a pour ce qui nous concerne aucun statut…Honnêtement nous n'en savons rien, nous n'étions pas véritablement présents de manière systématique dans la zone des combats, c'est pourquoi nous ne les avons jamais publiés ! » accusé par The Times de connivence avec Colombo John Holmes a également déclaré. « J'éprouve de l'amertume face à ces accusations…C'est nous qui avons attiré l'attention sur le problème quand les médias ne s'y intéressaient pas beaucoup il y a plusieurs mois »7. Alors qu'elles sont les sources de M.G Buffet ?

Des victimes il y en a eu évidemment beaucoup trop surtout lorsqu'elles s'échappaient des griffes des Tigres à travers des champs de mines et que ces derniers les tiraient comme des lapins.

Avant de reprendre à son compte ce chiffre M .G Buffet aurait été bien inspiré de le vérifier, « de se poser quelques questions et de chercher à réfléchir de façon rationnelle. » 8

Toutes ces informations sont vérifiables et les ignorer délibérément relève de la malveillance.

Cette façon de nuire en ce qui concerne médias et politiciens est d'autant plus sordide qu'elle utilise la comptabilité des morts au Sri Lanka et ferme les yeux, sur le martyr des Palestiniens de Gaza et leurs bourreaux israéliens, sur le million de morts en Irak dont 500 000 enfants affamés, les mêmes dont Madeleine Albright aimait a dire à la tribune du Conseil de sécurité de l'ONU qu'il y a des sacrifices inévitables et parfois nécessaires. Enfin ne parlons pas ici de ces dégâts collatéraux en Afghanistan et au Pakistan dont on attend toujours des commentaires de Barack Obama et un début de repentance puisque celle-ci est dorénavant à la mode.

C'est terrible à dire mais il semble que M. G Buffet n'a jamais entendu parler des Tigres puisque dans aucune de ses déclarations elle n'y fait référence, ce qui il faut lui accorder est beaucoup mieux que la position de l'organisation des jeunes du PCF qui eux s'en déclarent solidaires ! Ce qui prêterait à rire si ce n'était pas si grave et dramatique. Décidément le petit monde PCF en devient affligeant ! On aime à pleurnicher avec Ingrid Betancourt et dénoncer l'inhumanité des FARC de Colombie, mais l'on défile à Paris sous les drapeaux des Tigres du LTTE. Comprenne qui pourra !


Sri Lanka : aux origines d'une guerre de 30 ans !

Au risque d'une démonstration qui pourrait paraître fastidieuse il faut donc rappeler qui sont les Tigres du LTTE et les origines de ce conflit ! 

Les Tigres représentent les intérêts de la petite bourgeoisie Tamoule du Nord dont la capitale est Jaffna. Ceux des propriétaires terriens qui se sont accaparés des terres des Tamouls pauvres de l'Est et sont entrés après l'Indépendance10 en contradiction avec les intérêts de la bourgeoisie cingalaise sur le dos des Sri Lankais qu'ils soient Tamouls, Cingalais, Musulmans, Burghers11 ou Malais. Les Tamouls environ 17% de la population du Sri Lanka vivent dans l'ensemble du pays et plus de 55% en dehors du nord (50%) et de l'est (30%). Ils sont intégrés aux Cingalais, aux Musulmans, aux Burghers, et aux Malais qui forment la population Sri Lankaise depuis, des siècles et des siècles. Les couples mixtes sont courants en particulier à l'Est et au Sud et lire des inepties comme les Tamouls sont des citoyens de seconde zone est faire preuve d'une rare ignorance sur ce qu'est la réalité présente et l'histoire du Sri Lanka.12

Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas des revendications légitimes des Tamouls. Celles-ci sont nées de la politique de «  Sinhala only13 » formulé, soutenu et imposé à son parti par le conservateur J.R Jayawerdene à la fin des années 50 et des mesures discriminatoires élaborées par les gouvernements de droite dans les domaines de la langue, de l'éducation, des services publics. Cette conception avait été combattue à l'époque par Covin R De Silva, un des dirigeants historiques du LSSP. A qui l'on doit la fameuse phrase : «  une langue deux nations, deux langues une nation »14Ces orientations ont en partie été corrigés, le Sri Lanka compte aujourd'hui 3 langues officielles : le cingalais, le tamoul, et l'anglais, les documents officiels doivent être rédigés dans ces langues, les fonctionnaires ont obligation de les parler. Le Sri Lanka est avec le Tamil Nadu15 le seul pays du monde ou le Tamoul est une langue officielle. Pour autant demeure de nombreux problèmes et sont à l'origine de sujets d'insatisfaction réels. D'autant que l'ouverture ultra libérale de 1977 à contribuer à appauvrir les paysans du Nord et de l'Est confrontés aux prix de dumping des sociétés multinationales et aux exigences de la Banque Mondiale dont la construction du barrage de Mahaweli avait aussi pour objectif de modifier la démographie de la province de l'Est par des transferts de population.

Il faut ajouter à cela que les gouvernements de droite ou nationaliste ont cherché à de multiples reprises et pour des raisons électorales cyniques à opposer les Cingalais aux Tamouls comme en 1983 appliquant en cela la leçon que leur avait enseigné les colonisateurs Britanniques : « diviser pour régner ».16 « La guerre au Sri Lanka est aussi l'héritage laissé par les colonisateurs britanniques »17Il est évident que cette situation n'a pas été sans créer un terrain fertile aux agissements des Tigres, et des puissances impérialistes !

Personne ne le nie à commencer par le Président Mahinda Rajapaksa, Président depuis décembre 2005.C'est bien pourquoi celui-ci a toujours défendu l'idée d'une importante dévolution de pouvoirs pour les provinces du Nord et de l'Est dans un Sri Lanka souverain et unitaire, comme le prévoit d'ailleurs le 13ème amande ment de la constitution Sri Lankaise qui est déjà appliqué dans tout le reste du pays. sauf au Nord pour raison de conflit.

Il va de soit qu'a près 30 ans de guerre, les Tamouls du Nord et de l'Est tout particulièrement ceux qui ont subis la dictature des Tigres sont traumatisés et plus que jamais vulnérable. « Celui qui s'auto proclamait leur Messie les a conduit en enfer », et l'on peut dire que pour certains« ils sont un peuple qui a peur d'espérer ».18

Ce à quoi Mahinda Rajapaksa répond «  Mon devoir est de protéger le peuple Tamoul de ce pays. Tous nous devons vivre avec les mêmes droits sans peur et sans suspicion à l'égard de l'autre. C'est mon ambition ! Construisons ensemble cette Nation ! »19

En fait le présent gouvernement de Mahinda Rajapaksa est le premier à prendre radicalement le contre pied de ce qui a précédé et c'est sans doute pour cela que les occidentaux le mette aussi violemment en cause !20 C'est lui qui a affirmé de façon claire que tous les Sri Lankais sont égaux, « la seule division dit il étant entre patriotes et non patriotes ». Il est d'ailleurs significatif que depuis la fin du conflit le pays ne donne lieu à aucune manifestation triomphaliste et chauvine encore moins à des discours extrémistes ! Dans tous les propos du Président revient comme un leitmotiv : l'unité, le rassemblement et l'égalité de tous les Sri Lankais.

Depuis les années 70 la réalité est bien sur contrasté, d'ailleurs si l'on retrouve un grand nombre de Sri Lankais d'origine Tamoul parmi les professions libérales et les fonctionnaires, il faut ajouter a ce fait indiscutable un autre dont on parle rarement : celui des Tamouls des plantations de thé qui sont près d'un million et vivent au centre montagneux du pays ! Issus des castes les plus basses, exploités parmi les exploités, le LTTE ne s'est jamais préoccupé de la libération sociale de ces Tamouls là malgré leur nombre et leur concentration, pas plus que des autres d'ailleurs. C'est pourquoi il est intéressant de noter pour une organisation qui se réclame de la libération nationale de son peuple que celle-ci ne fait jamais mention dans ses déclarations, ses textes et surtout ceux de son chef ; de justice et de développement social. C'est sans doute pourquoi les Tamouls des plantations refusent d'entendre parler d'un état séparé ! Leur revendication principale est d'achever leur intégration au sein de la population Sri Lankaise, après qu'ils aient été déportés quasi-esclaves du sud de l'Inde par le colonisateur britannique. Ne les a-t-on pas considéré pendant près d'un siècle comme apatrides.

Qui sont les Tigres du LTTE ?

«  Né en 1975 et pour partie venant des rangs du Tamil New Tigers (TNT) » 21et du Tamil United Liberation Front (TULF), un parti politique modéré, libéral représentatif de l'élite Tamoule du Nord, qui s'était assigné comme but un état séparé mais sans en tirer les conséquences ; les Tigres ont repris à leur compte cet objectif en faisant le choix de l'accomplir par la lutte armée ! Ils ont revendiqué d'emblée être l'unique et seul représentant du peuple Tamoul et de parler en son nom exclusif. Ce qui les a conduit fort logiquement à éliminer physiquement les militants politiques Tamouls qui leurs étaient hostiles, à commencer par le Maire de Jaffna Alfred Duuryappa et les deux autres maires qui lui ont succédés, crimes qui pour le premier portait la signature personnelle du Chef des Tigres : Prabhakaran lui même et de son entrée en politique. Puis les Tigres ont assassinés les dirigeants du TULF Amirthalingam et Yogeswaran et bien des Tamouls, personnalités politiques progressistes indépendantes, des journalistes, des poètes, des intellectuels qui comme le constitutionaliste de renom Neelan Thiruchelvam en 1999 ou le dirigeant de la gauche Ketesh Loganathan en août 2006 avaient le malheur de contester aux Tigres la prétention de parler en leur nom 22

Dans les années 80, on assiste au retour en force de la droite23 . Celle-ci mettra le pays a feu et a sang, dans une étroite connivence avec les pays occidentaux. ! De là date les pogroms anti Tamouls de 1983 encouragés et organisés par le gouvernement conservateur du Président Jayawardene soutenu par les USA, la Grande Bretagne et Israël.

Les accords Indo Sri Lankais

En 1987, Rajiv Gandhi décide d'intervenir militairement pour ramener l'ordre dans un Sri Lanka en proie à la violence.24 L'Inde est tout à la fois préoccupé de l'existence d'un gouvernement pro US à Colombo, par la présence d'instructeurs, et de mercenaires britanniques comme de ceux du Mossad israélien, et par l'agitation des groupes armée dont le LTTE, n'est pas un des moins actifs. Sur recommandation d'Indira Gandhi ce dernier comme d'autres groupes a été formé et entraîné quelques années auparavant par l'armée Indienne elle-même. De plus il y a la situation interne en Inde : la crise du Parti du Congrès, les affaires de corruption impliquant Ministres et CIA, les succès des communistes du CPI M25 qui dirigent dorénavant plusieurs états dont le Kerala et le Bengale occidental, l'état le plus peuplé de l'Inde.

L'Inde va donc intervenir militairement pour ramener l'ordre ! Pour la forme à la demande de Colombo et va ainsi imposer ce qui va rester dans l'histoire comme les accords Indo Sri Lankais ! L'ensemble des partis politiques Cingalais, Tamouls ou Musulmans, de gauche comme de droite vont donner leur approbation à ces propositions bien qu'avec des réticences ! Tous à l'exception …des Tigres.

Finalement les Accords ne seront jamais réellement appliqués car le LTTE va bluffer Rajiv Gandhi. Prabhakharan exigeant du Premier Ministre Indien plusieurs garanties pour son mouvement ; les discussions iront bon train entre un retors, le premier  et un naïf, le second.

Il est prévu dans les textes une importante dévolution de pouvoir aux provinces du Nord et de l'Est qui seraient fusionnés, de faire cadeau de l'administration au LTTE et du poste de chef du gouvernement de la nouvelle province Nord/Est dorénavant à majorité Tamoul à Prabhakaran. Enfin le caractère de foyer du peuple Tamoul serait reconnu. Rajiv Ghandi s'engage personnellement dans des discussions directes le 27 juillet 1987 à New Delhi avec Prabhakaran et Anton Ballasingham l'idéologue du LTTE. Il donne son accord également à fermer les yeux sur l'élimination des dirigeants du EPRLF26.

Toutefois l'Inde met plusieurs conditions: cette reconnaissance des revendications Tamoules doit s'accompagner également du désarmement de tous les groupes armés. Dans un additif sont également prévus : la non utilisation par une puissance étrangère du plus grand port en eau profonde de toute l'Asie situé dans la province de l'Est: Trincomalee dont l'aménagement devait être confié à des entreprises US travaillant étroitement avec le Pentagone ainsi qu'un terme mis à l'hostilité des programmes de la « Voice of America » complaisamment installé par le pouvoir de droite pour le compte de la CIA et de l'allemand Deutschvella qui servent à brouiller les émissions radios des militaires indiens comme à couvrir de propagande anticommuniste les pays socialistes de la région dont la Chine.

Loin de faire cesser l'agitation ces accords vont paradoxalement contribuer a favoriser un front anti indien, d'une partie du gouvernement de droite27, du JVP 28 et des Tigres du LTTE qui débouchera sur le départ humiliant des forces militaires indiennes, 4ème armée du monde.

La force Indienne de maintien de la paix renvoyé chez elle on va ensuite assister à un partage du travail entre le LTTE et le gouvernement du Président Premadasa qui a succédé au Président Jayawardene du même parti mais jugé trop complaisant vis-à-vis de New Delhi.

Le nouveau gouvernement conservateur avec les encouragements de Washington va s'employer à liquider physiquement la gauche cingalaise avec l'appui des pays occidentaux  pendant que le LTTE disposant lui de l'aide logistique de l'armée Sri Lankaise va s'occuper de la liquidation physique et méthodique de la gauche tamoule ! Ainsi tous les dirigeants du: PLOT, TELO, EPRLF, EROS,29 seront quasiment éliminés . MG Buffet peut elle imaginer l'assassinat à la mitrailleuse et par « ses nouveaux amis » du LTTE de tout le Comite Central du EPRLF moins un de ses membres l'ors d'une de ses réunions clandestine et du meurtre de 175 dirigeants du TELO en moins de 24h ! « La nuit des longs couteaux » avait fait des émules chez les Tigres. Dans la foulée le LTTE et la droite après s'être retournés contre la gauche s'attaqueront ensuite au JVP. Résultats de ces tueries successives : 50 000 morts et disparus. Ce ne seront pas les seuls : Rajiv Ghandi Premier Ministre de l'Inde sera assassiné en 1991 par les Tigres et en 1993 le Président Premadasa, un temps leur allié, puis plus tard il rateront de peu la propre fille de Sirimavo Bandanaraike : la Présidente Chandrika Kumaratunga dont l'époux Vijaya artiste et militant de gauche, leader national, fut quant à lui assassiné en 1989 probablement sur ordre de la CIA, inquiète de sa popularité politique chez les Tamouls et les Cingalais qu il voulait rassembler sans discriminations!

A cette époque celui qui défendait les droits de l'homme et élevait la voix dans les institutions internationales contre ces massacres était un militant lui-même traqué par les tueurs. Il s'était fait l'avocat des « Mères des disparus » à un moment ou il fallait du courage pour s'assumer ainsi publiquement .Il était l'héritier politique de Mme Sirimavo Bandaranaike et s'appelait Mahinda Rajapaksa . Dans les années 60, elle avait succédé à son mari, le premier ministre Bandaranaike assassiné par un moine bouddhiste chauvin. Elle donnera son nom de République Socialiste au Sri Lanka30 et fut une des fondatrices du Mouvement des Non Alignés aux cotés de Fidel Castro, Nehru, Tito, Nasser, Sukarno, Chou en lai, Nyerere, N'Kruma, Kenyatta !

Mahinda Rajapaksa est aujourd'hui Président du Sri Lanka et à la tête d'un gouvernement qui compte des communistes, des trotskistes, des marxistes, des personnalités indépendantes et même des libéraux qui ont quitté l'opposition pour le rejoindre.

The « Eelam entreprise »

Tout au long de ces années et bénéficiant du soutien de Tamouls pour certains fort riches expatriés aux USA, Canada, Australie comme dans plusieurs pays européens de solides lobbys se sont mis en place tous au bénéfice du LTTE. Celui-ci devient rapidement une puissance financière sans pareil, grâce à une diaspora lui permettant de disposer quasiment d'une armée conventionnelle. Le LTTE inflige d'ailleurs de sérieux revers à l'armée Sri Lankaise Ses relations étroites avec les gouvernements occidentaux sont de notoriété publique. Certains de ses cadres militaires sont alors formés secrètement par l'armée Norvégienne et comme on peut s'imaginer par d'autres ; en Thailand notamment!

Fin 90 et pour la forme on va placer le LTTE sur la liste internationale des organisations terroristes, mais on en tirera aucune conséquence pratique à l'exception de quelques lampistes car il faut bien donner le change ! Pour être retiré de cette liste infamante le LTTE utilise ses relais et fait pression à coups de millions de dollars, pour obtenir un vote positif des membres du Congrès US, la même méthode est utilisée au Parlement Britannique! Des ONG, des journalistes sont commis d'office, mobilisés et sollicités dans ce sens. Dans la campagne des primaires d' Hillary Clinton on a ainsi découvert qu'un des importants financiers trésoriers du LTTE finançait la candidate démocrate. Le scandale a été tel qu'elle a du refuser l'argent et rendre ce qui lui avait été versé. On a ainsi compris beaucoup mieux ses déclarations condamnant le Gouvernement Sri Lankais et faisant la part belle aux séparatistes. Secrétaire du département d'Etat elle n'a cessé depuis de menacer le Sri Lanka de sanctions et de mesures coercitives, en particulier « celles consistant à bloquer des emprunts auprès des institutions financières internationales dont le FMI ».31 Aussi à quelques jours du dénouement de la guerre on ne s'étonnera pas d'avoir vu Washington proposé que Prabhakaran et son gang de criminels « ne se rendent pas aux autorités Sri Lankaises mais à un tiers (sic). »32 L'U.S Navy avait ainsi fait valoir sa disponibilité pour une « intervention humanitaire » dans la zone de guerre. Négocier dans ce sens et à « l'intervention humanitaire» se serait vite substitué une « ingérence » dont on peut mesurer ce qu'en auraient été les conséquences !33

Donc les dollars ne manquent pas aux Tigres qui bénéficient d'un total laissez faire dans de nombreux pays comme la Suisse, la Scandinavie, la Grande Bretagne, les USA, le Canada, l'Australie, l'Allemagne et la France ! La dernière chaîne de TV des Tigres est ainsi relayée par un satellite français avec l'accord tacite de Sarkozy. « L'Eelam business» est devenu florissant,34 non sans avantages et sans intéressements pour ceux qui facilitent les opérations des Tigres. L'extorsion de fond, les trafics en tout genre : drogue, cartes de crédit, armes, impôt obligatoire imposés aux entreprises comme aux individus sous peine de représailles, règlements de compte ont ainsi fait l'objet et pendant des années de la plus parfaite impunité

De multiples organisations écrans, comme le TRO, d'ONG, d'oeuvres de charité comme  The Tamil Refugees Training, etc.. ont permis d'organiser à une échelle mondiale le racket des Tigres a l'égard des plus modestes comme des plus riches des Tamouls et de bien d'autres abusés par la rhétorique d'une organisation caméléon pouvant selon les circonstances épouser tous les programmes politiques accessibles pour peu que cela lui rapporte. Chaque événement même le plus tragique comme le tsunami donne ainsi lieu à la collecte de fonds pour un LTTE qui est Maître dans l'organisation d'une confusion savamment distillée et qui vous fait passer de la solidarité humanitaire au soutien politique et idéologique. Même M.G Buffet s'y est laissée prendre, c'est dire !

Une ancienne Tigre Nirmala Rajasingam35 dont la sœur médecin et militante des droits de l'homme à Jaffna fut assassiné par le LTTE a récemment souligné combien politique et finance avaient complètement fusionné en une «  Eelam entreprise », permettant d'assurer le trafic d'armes comme une vie luxueuse pour les dirigeants de l'organisation avec villas, piscines, voitures blindés, téléphones satellitaires,comme on vient de le découvrir dans les zones du Wanni que les Tigres contrôlaient depuis des années ! Une véritable Mafia fonctionnant par la terreur et le culte du chef : «  the Sun God » le dieu soleil, comme aimait a se faire appeler Prabhakaran qui aimait être comparé a une divinité hindoue! A titre d'exemple, les seuls profits tirés du racket du LTTE ont été estimés annuellement à 320 millions de dollars US36.

Le recrutement forcé constitue un autre aspect de l'activité des Tigres. Pendant que les enfants de Prabkharan font leurs études dans les meilleurs collèges anglais ou en Irlande pour son fils/dauphin Charles Antony, les familles Tamouls dans les territoires contrôlés par le LTTE doivent fournir un enfant puis deux pour les rangs de son armée ou pour ses commandos suicides : « les Blacks Tigers ». Des enfants militarisés, faisant irrésistiblement pensé aux « Hitler Jugend » munis de leur capsule de cyanure autour du cou et envoyés des leur plus jeune age au combat en première ligne, fanatisé au sein des « baby brigade »au point d'être utilisés également comme kamikazes et suicide bomber quand on ne recoure pas aux femmes enceintes et aux handicapés. Tous et toutes sont bien sur et en priorité issus de basses castes d'autant que Prabhakharan ne plaisante pas avec ce système rétrograde que combattait Gandhi. C'est ainsi que les Tigres LTTE sont devenus les précurseurs des attentats suicides pour lesquelles l'ancienne Ministre de la Jeunesse de Lionel Jospin ne semble avoir rien à redire. Affligeant !

Des observateurs de l'histoire contemporaine Sri Lankaise et des journalistes ont conclus récemment que pendant toutes ces années cette organisation fasciste et raciste que fut le LTTE et qui aura terrorisé son propre peuple aura « paradoxalement tué davantage de Tamouls que de Cingalais »37.

Le modèle du Kosovo et de l'UCK.

En février 2002 les Occidentaux vont accentuer leur pression, afin que le gouvernement ultra libéral de Ranil Vrimasijnghe signe un accord de cessez le feu avec les Tigres. Cet accord consacre alors une véritable capitulation de Colombo. Les Norvégiens pour le compte des Etatsuniens et des Européens font en sorte d'y contribuer, tous pressés qu'ils sont d'utiliser le Sri Lanka comme plate forme dans un contexte de guerre économique au plan international. Le retour en force de la Russie, une Chine plus entreprenante que jamais et une région en plein bouleversement qui s'ouvre sur l'Afrique et l'Amérique Latine, la perspective de la guerre en Irak et l'instabilité de l'Afghanistan sont autant de motifs d'interrogations et de raisons d'intervention pour les stratèges de l'Impérialisme.

Dans ces conditions la partition du pays est sérieusement envisagé et des assurances sont donnés à Prabhakaran à ce sujet, le Kosovo fait déjà référence « surtout depuis que l'ONU l'a confié à B.Kouchner »38. Les discussions vont assez loin puisque le Finlandais Marti Ahtissari véritable cheville ouvrière d'une indépendance du Kosovo décrétée unilatéralement va être pressenti comme négociateur. Il vient à Colombo introduit par un des conseillers de la Présidente Kumaratunga dont les liens de celle-ci avec la France sont bien connus. Le Tamoul Lakshman Kadirgamar Ministre des Affaires Etrangères, brillant intellectuel internationalement reconnu, s'opposera à ce choix, il sera assassiné par un sniper du LTTE.

S'agissant de l'histoire du Kosovo on connaît la suite ! 39Vladimir Poutine pourra dénoncer « le caractère immoral et illégal », les pays occidentaux ont décidé de passer outre et aujourd'hui c'est l'ancien chef du Kosovo Libération Army (KLA) organisation terroriste et mafieuse, créature des services de renseignement occidentaux qui dirige dorénavant et simultanément les affaires du gouvernement et de son gang : drogue, prostitution armes, extorsion. On est jamais si bien servi que par sois même. Les occidentaux ne trouvent rien à y redire ! Pour Prabhakaran le Kosovo était un modèle, on comprend pourquoi !

Février 2002, les conquêtes des Tigres représentent pratiquement 1/3 du territoire Sri Lankais…On avait un besoin urgent d'un accord entre le gouvernent et le LTTE pour permettre au business de se mettre sur les rails.40 Eric Solheim ancien responsable Norvégien d'une ONG devenu Ministre et facilitateur des accords Colombo/LTTE, en parle encore avec nostalgie41. La situation est rendue d'autant plus facile que le premier Ministre Ranil Vickremasinghe dit «  le looser »est prêt à tout accepter de ses amis libéraux européens, et etatsuniens. Décidément pour Prabhakaran le « Eelam entreprise » a de belles perspectives et peut rapporter gros !

Comme ce fut le cas en d'autres temps le LTTE va utiliser le cessez le feu pour se réorganiser, multiplier les contacts internationaux, chercher des garanties, donner des assurances à ses partenaires occidentaux et se réarmer jusqu'aux dents au point de se doter d'une petite flotte d'avions. et de sous marins. Le détournement de l'aide internationale à travers des centaines d'ONG locales et internationales fait de cette période une époque bénie par tout le Panthéon des divinités !

Toutefois le laisser faire de Ranil Vickremasinghe va précipiter les événements, il perd les élections générales. Le poste de premier ministre revient alors au chef de l'opposition le SLFP Mahinda Rajapaksa, Les élections présidentielles sont en vue, dans ce pays dont la constitution a été copiée par la droite en 1977 sur celle de la 5ème République française ! Kumaratunga ne peut se représenter ! Par ailleurs elle est totalement discréditée par la corruption. Il y a longtemps que celle-ci a oublié l'héritage politique progressiste de ses parents : les Bandaranaike. Décembre 2005 Mahinda Rajapaksa est élu de justesse, mais il bat le libéral « l'éternel perdant » Ranil Vrikamasinghe, ami de Nicolas Sarkozy.

Mahinda Rajapaksa et les défis du LTTE.

Mahinda Rajapksa est un homme d'une grande simplicité, jovial, progressite, populiste, son père fut avec Bandanaraike un des fondateurs du SLFP42, comme lui il est très attaché aux valeurs d'indépendance et de souveraineté. Ami des Palestiniens il est le seul homme d'état au monde dont une rue de Ramallah porte son nom. Il est le parrain du groupe d'amitié parlementaire Cuba /Sri Lanka. La bourgeoisie de Colombo le raille, il n'a pas fréquenté St Thomas et Royal collège, les écoles de l'élite. Pour répliquer à l'Ambassadeur Britannique qui prétendait  en insultant le Sri Lanka«  que l'origine des problèmes du pays  était lié au fait qu'on y parlait mal anglais », Mahinda Rajapaksa répondra non sans humour en s'adressant à l'Assemblée générale des Nations Unies en Cingalais et Tamoul. Scandale !

Les Tigres vont alors violer de façon systématique les accords de cessez le feu dans des proportions folles : 15 fois supérieure à l'armée Sri Lankaise selon les observateurs internationaux. L'élection de Mahinda Rajapaksa va coïncider avec la première grande attaque que les Tigres lancent depuis la trêve, ils multiplient les attentats dans la population civile. Par ailleurs une tentative d'assassinat du nouveau Chef d'Etat Major le Général Sarath Fonseka manque d'aboutir, il lui faudra 6 mois pour récupérer de ses blessures ! Les provocations se multiplient ! Les occidentaux observent et laisse faire ! L'armée Sri Lankaise est en position défensive !

En février 2006 les négociations reprennent à Genève, elles échouent, le négociateur Norvégien au nom des occidentaux perd toute crédibilité en jouant ouvertement la même partition aux cotés des Tigres. Les attentats suicides continuent de plus belle. En juillet les Tigres ferment les vannes d'un réservoir à Mavil Aru dans la province est de l'Ile et privent d'eau plus de 70 000 personnes obligeant le gouvernement et l'armée à intervenir pour éviter une catastrophe humanitaire…Le 15 juin 2006 , une mine détruit un bus à Kebititgollawa : 64 civils sont tués, des femmes enceintes ,des enfants , des moines, cette violence loin de s'arrêter va se multiplier et frapper aveuglément avec l'objectif cynique de pousser la communauté cingalaise à manifester contre la communauté Tamoul.

Le gouvernement est alors accusé par la droite, les ONG, et les gouvernements occidentaux : tantôt de laisser faire, tantôt de provoquer les attentats, tantôt de réprimer leurs auteurs sans discernements. Ranil Vickremasinghe chef de l'opposition de droite fait alors le tour des capitales occidentales pour convaincre «  que les libertés publiques sont menacées et l'économie du pays quasiment ruinée ». Ces initiatives politiciennes et dangereuses ne sont pas sans apporter de l'eau au moulin des Tigres. Elles contribuent à renforcer leur stratégie criminelle en poussant aux affrontements inter communautaires. Elles vont échouer, les Sri Lankais font preuve d'un sang froid admirable. Le discours unitaire et tolérant du Président est de mieux en mieux entendu. Il faut isoler les Tigres, mettre un terme au terrorisme. Pour cela l'armée doit être réorganisée, elle doit être dirigée autrement, sa stratégie doit être totalement revue ! Ce sera le travail du General Sarath Fonseka, et du propre frère de Mahinda Rajapaksa : Gothabaya Rajapkasa devenu secrétaire à la Défense.

Cette folie meurtrière des Tigres n'est pas sans contribuer à un rejet grandissant du LTTE dans la communauté Tamoule, ni sans provoquer des contradictions au sein de l'organisation. Prabhakaran dans sa folie paranoïaque a pris l'habitude de régler ces problèmes à la façon expéditive du Don Corleone du « Parrain », Plusieurs de ses lieutenants l'ont ainsi payé de leur vie comme Suthumali Pattkunam. Cette fois la crise qui éclate au sein du LTTE aura des conséquences lourdes. Le Colonel Vinayagamoortrthi Muralitharan alias Karuna chef des Tigres de l'Est et numéro 3 de l'organisation fait sécession avec 6000 de ses hommes. Il va ouvrir des négociations avec le gouvernement central, contribué à libérer la province de l'Est, puis transformer son organisation en parti politique, rendre les armes, et intégrer la vie politique Sri Lankaise. La province de l'Est, complètement libéré des griffes du LTTE des élections sont organisés en 2007 et gagnées par les listes du SLFP et celles du parti de Karuna ! Le parti de la droite UNP s'effondre, toutes les élections provinciales qui suivront seront largement gagnées par le parti du Président et ses alliés du People's Alliance. Mahinda Rajapaksa proposera alors comme chef du gouvernement de la province Est un ancien « enfant soldat » du LTTE et un des lieutenants de Karuna . Quant à celui-ci il est devenu membre du gouvernement central et son organisation politique a en 2009 rejoint les rangs du SLFP.

Sur le plan politique mais aussi sur le plan militaire l'initiative va progressivement changer de camp, les Tigres se cramponne à leur territoire mais petit à petit ils doivent reculer et céder du terrain. A plusieurs reprises Mahinda Rajapaksa propose à Prabakaharan une rencontre en tête à tête. Celui-ci ne daigne même pas répondre. Le porte parole des Tigres est victime d'un grave incident cardiaque, le Président envoie un hélicoptère, le fait soigner à Colombo par les meilleurs spécialistes puis le renvoie dans les territoires que contrôle les séparatistes. Rien n'y fait ! Les attentats se poursuivent. Cette fois le LTTE utilise des avions pour bombarder la capitale et l'Aéroport International, les médias occidentaux tournent en dérision l'armée Sri Lankaise et tous de s'émerveiller sur ces Tigres que les spécialistes occidentaux « es terrorisme »présentent comme « si imaginatifs » imbattables et quasi invincibles ! L'évolution des événements va les contredire réduisant leur expertise a peu de choses, sinon à rien !

En fait il apparaît de plus en plus évident que le LTTE n'a nullement l'intention de négocier. Apres la disparition d'Anton Balasingham l'idéologue qui va mourir d'un cancer puis plus tard de S.P. Thamilselvan négociateur et chef de l'aile politique dans un raid aérien de l'armée Sri Lankaise Prabhakharan fait le choix d'une véritable fuite en avant . Le LTTE évolue vers un comportement de secte fanatique dont la finalité est d'exister pour elle-même et pour se reproduire indéfiniment par la terreur qu'il impose aux Tamouls sous son contrôle totalitaire. Son objectif d'état séparé étant non négociable le chef des Tigres vide de tout contenu la moindre possibilité de discussion et de négociation ! Pour Prabhakaran les discours annuels du « Heroe's Day » sont l'occasion de véritables délires racistes anti cingalais et anti bouddhiste ! Ils se veulent entretenir idéologiquement l'idée que le peuple Tamoul est victime d'un génocide et prochaine victime d'un holocauste. Les multiples relais et les lobbys qui financent la diaspora dans les pays occidentaux relayent ses incantations pourtant totalement contredites par la réalité.

Image, émotion et stratégie impérialiste.

Les médias occidentaux et un nombre non négligeable d' ONG participent à ce délire depuis les palaces 5 étoiles de Colombo. On infantilise totalement des millions de gens abreuvés presque quotidiennement par les images chocs de ces réfugiés du tiers monde au quatre coins de la planète soumis à la barbarie de leurs dirigeants. « L'image envahissante, privilégie l'émotion aux dépens de la raison »43. Combinaison rêvée pour celui qui veut légitimer une guerre, une ingérence au nom des raisons humanitaires dans un cadre historique comme celui du Sri Lanka et dans des conditions ou il faut cacher les enjeux géostratégiques globaux par rapport à la région, au pays qui lui apparaît comme le champ d'application de stratégies beaucoup plus vaste.

« Privilégier l'émotion c'est multiplier un certain type de reportage ayant pour but d'entretenir la compassion pour les victimes »44, plus exactement pour les victimes élues et non pour celles dans le camp du méchant, la diabolisation de l'adversaire, et la glorification de ceux qui ont pour tâche de le terrasser. Et pendant que l'émotion est excitée, la réflexion et le sens critique s'émoussent.

Le Sri Lanka dont la population est bouddhiste à 70% est frappé par ces campagnes incessantes qui visent à la culpabiliser, à la faire douter, à l'affaiblir sur le plan politique autant que sur le plan économique.

En fait tout cela renvoie à un débat ouvert voici quelques années auparavant par la publication à Washington d'un rapport sur «  l'autodétermination dans le nouvel ordre mondial ». Il a été écrit par la Carnegie Endowment, une fondation privée proche de Bill Clinton et de Al Gore.45 Le but de ce rapport est de récupérer le principe politique du droit des peuples à l'autodétermination pour en faire un outil au service de la stratégie américaine. Ce principe met en cause la stabilité des états et heurte le principe de l'inviolabilité des frontières ». Il n'en est pas moins récupéré à la faveur de la destruction de l'autonomie économique dans le cas des pays les plus faibles comme de la décomposition des états multinationaux après l'effondrement de l'URSS. C'est dans ce double processus que l'on a vu ressurgir voici quelques années la question nationale à une grande échelle. Les américains ont vite compris tout le profit qu'ils pouvaient tirer de cette situation pour faire avancer leur stratégie générale.   « Le retour de la question nationale dans des conditions chaotiques et souvent explosives fournit aux Etats-Unis le parfait prétexte pour intervenir au nom de l'autodétermination et du respect des droits de l'homme dans les affaires intérieures des Etats étrangers. »46

Il n'a pas été difficile pour la Fondation Carnegie et les autres « think tank » stratégiques de prévoir que la revendication d'indépendance par une minorité nationale, et la répression qu'elle susciterait de la part d'un état seraient suivies de conflits armés nécessairement attentatoires aux doits de l'homme. «  Quand une revendication d'autodétermination déclenche un conflit armé qui se transforme en crise humanitaire, l'exigence d'apporter de la nourriture, des médicaments, et l'abri aux milliers ou aux millions de civils devient un impératif auquel one ne peut plus échapper. Un nouveau rejet radical de telles tragédies humaines fait dorénavant son apparition dans le monde d' après guerre froide et redéfinit le principe de non ingérence dans les affaires internes des Etats » .La Fondation Carnegie allait plus loin et s'interrogeait : comment les Etats Unis doivent procéder ? « Ils doivent chercher répondait elle à construire un consensus autour de leur position au sein des organisations régionales et internationales, mais ils ne doivent pas sacrifier leur propre jugement et leurs propres principes si un tel consensus faisait défaut »47. Avec une telle vision s'en était évidemment terminé des institutions et des principes nés après la seconde guerre mondiale. Il fallait une réforme des Nations Unies pour donner une apparence de légalité à tout cela. Elle a été faite dans ce but !

Pour peu que les médias fonctionnent sur le mode de l'émotion et de l'instant, les sensibilités de millions de téléspectateurs peuvent dorénavant être chauffées à blanc et donner naissance à une demande «  d'ingérence humanitaire ».

C'est pourquoi la vision prétendue morale, émotionnelle et opportuniste de M.G Buffet s'apparente plus a cette vision désuète et passéiste de l'ordre du monde colportée par les médias et qui ne voit celui-ci qu'a travers l'uniformité d'un tiers monde incapable de se prendre en charge et qui a besoin qu'on décide à sa place, qu'on le guide, et qu'on le retienne de céder à ses pulsions sauvages et barbares!

La défaite annoncée de Prabhakaran.

A partir d'août 2006 et de la fermeture de l'autoroute A948 les choses vont se précipiter jusqu'à l'issue fatale du matin du17 mai 2009 ou toute la direction du LTTE livrera son dernier combat. La A9 relie Colombo à Jaffna, elle traverse les territoires contrôlés par le LTTE et sur cette route stratégique si il en fut, les Tigres perçoivent un droit de passage. C'est là une de leurs plus importantes ressources financières. A ce sujet il n'est pas inutile de rappeler ici que pendant près de 25 ans, le gouvernement central de Colombo a maintenu ses propres administrations avec ses fonctionnaires dans les zones sous contrôle du LTTE. Les Tigres ne se privant pas d'utiliser pour leur propre compte toutes ces infrastructures, d'autant qu'ils n'en établirent aucune pour améliorer la vie des gens. Bien étrange « Mouvement de libération nationale » qui ne se préoccupa jamais du développement économique et social des territoires qu'ils avaient placé sous son contrôle tatillon ni de réaliser une réforme agraire, un système d'irrigation, des écoles, des cliniques, des infrastructures, des industries 49mais qui n'oublia pas de mettre en place, des tribunaux, une police, des services de renseignements et des prisons sans oublier les salles de torture..

A partir de 2007 et de la libération de la province de l'Est, le LTTE va céder du terrain jour après jour. Déjà l'issue apparaît comme inévitable. Le gouvernement propose aux Tigres de déposer leurs armes, une amnistie, mais les Tigres préfèrent se tourner vers leurs relais internationaux, d'autant que les lobbys fonctionnent à plein, en particulier ceux du Tamil Nadu, Etat du sud de l'Inde ou vivent 50 millions de Tamouls et ou le gouvernement nationaliste chauvin de Karunanidhi affiche un soutien inconditionnel à Prabhakaran.

D'ailleurs les gouvernements occidentaux ne sont pas en reste et tous d'appeler à une solution politique et une négociation. Une négociation sur quoi : la partition ? Mahinda Rajapaksa lui également défend une solution politique, mais exige un préalable : le désarmement d'une organisation considérée par la communauté internationale comme la mieux organisée et la plus dangereuse des organisations terroristes.50 Personne n'évoque le sujet d'autant qu'à Londres, à Toronto, à Melbourne, à Genève, à New York ou Paris les Tigres ont pignon sur rues et qu'on les laisse faire.

Tout le monde est ainsi persuadé qu'on finira par faire céder le président Sri Lankais. L'union européenne, l'ONU sont mobilisés et Louise Arbour Haut commissaire aux doits de l'homme à Genève ne ménage pas ses efforts au point de prendre le risque de se discréditer lorsqu'elle se rend à Colombo et qu'elle exige des autorités qu'elles fassent pression sur la presse locale pour faire retirer tous les articles qui ont le malheur de la critiquer. Succès assuré !

Louis Arbour sans aucune prudence reprend donc à son compte 51 le concept de « failed state » 52de l'administration Bush et s'agissant du Sri Lanka va jusqu'à proposer avec le soutien actif des gouvernements occidentaux, de personnalités comme Bernard Kouchner et d'autres, de certaines ONG comme Human Rights Watch, Amnesty international, Reporters sans frontières et Inform la mise place d'une structure de substitution aux services de l'Etat pour assurer la «  protection des citoyens ». Louis Arbour doit repartir à Genève avec sa proposition, sa mission provocatrice a échoué !

Toutefois le temps passe, les pertes du LTTE sont lourdes, Apres la chute de Mannar et de toute la côte Nord Ouest du pays, l'accès terrestre à Jaffna sous contrôle de l'armée est rétablit, les Tigres se voient couper d'une part essentielle de leur approvisionnement maritime, deux de leur cargos porte containers sont ainsi coulés par la marine Sri Lankaise. La prise en tenaille du Wanni se poursuit avec un objectif la prise de Kilinochi, la capitale politique des Tigres. Celle-ci tombe le 1er janvier 2009. A partir de ce moment les jours sont comptés pour l'organisation séparatiste. L'armée reprend ensuite « Elephant pass »perdu depuis 1996 libérant totalement l'accès à Jaffna et sa presqu'île.

Pendant ce temps Prabhakaharan et son armée taillée en pièces ont rejoint Mullaiithivu avec 300 000 otages, du jamais vu ! Seulement le chef des Tigres a complètement sous estimé les forces adverses et leur détermination. Moins d'un mois après la chute de Kilinochi la deuxième capitale des Tigres tombe : Mullathivu est libéré  le 25 janvier. Prabhakaran n'a plus le choix et continue à protéger sa fuite avec des otages qui cherchent à lui échapper pour rejoindre les lignes de l'armée Sri Lankaise. Le chef des Tigres donne l'ordre d'exécuter ceux qui s'enfuient. Le 10 février à Mullathivu 19 sont tués et 69 blessés. Poussant les gens comme « bouclier humain » Prabhakaran rejoint Puthukkudiyuppu, lieu de la dernière bataille.

Du 20 au 23 avril 125.000 civiles arrivent à s'échapper des griffes des Tigres pour chercher refuge auprès de l'armée. Le gouvernement Sri lankais va organiser alors le plus grand sauvetage d'otages jamais organisé dans le monde. Ils sont 250 000.

Une campagne odieuse.

On assiste alors à un véritable déferlement, une campagne odieuse contre le Sri Lanka dont les Ambassades sont attaqués par les représentants des Tigres dans la plus totale impunité à La Haye, à Paris, à Londres, à Berlin, Oslo.. A Paris les Tigres après le Trocadero, s'installent sur la Place de la République avec des banderoles qui appellent a ne pas déposer les armes, osent comparer le Sri Lanka à Gaza. Il s'agit d'une organisation terroriste mais on laisse faire, la police est invisible. Imaginons la même scène avec des Palestiniens, des Sans papiers ou tout simplement des travailleurs en grève comme comme ceux de Caterpilar ou de Continental. Le jour de la manifestation du 1er mai les dirigeant syndicaux laisse défiler dans le cortège des membres du LTTE en uniforme militaire et armé, ce qui d'ailleurs n'est pas la première fois. A Londres les LTTE attaquent même l'Ambassade de Chine, les bobbies laissent faire, eux aussi,pendant que le secrétaire aux affaires étrangères de Grande Bretagne David Miliband fait hypocritement la leçon au Sri Lanka sur l'usage de la violence. Il est vrai qu'au même moment en Irak et en Afghanistan l'armée Britannique renoue avec ses vieux démons et les « violences coloniales », 53qu'on présente comme de « regrettables dommages collatéraux ».

Les médias relaient complaisamment, M .G Buffet comme Patrick La Hyarik directeur de l'Humanité s'affiche sous les drapeaux des Tigres, pendant que dans les rangs du NPA d'Olivier Besancenot on crie « nous sommes tous des Tamouls « ». Bernard Kouchner est ravi et avec David Miliband ils en appellent cette fois et ouvertement à l'ingérence humanitaire. Il devient clair qu'aux côtés d' Hillary Clinton ils veulent sauver ce qui reste du LTTE en cherchant à le légitimer pour mieux l'imposer comme « seul » interlocuteur. Ensemble ils en appellent au cessez le feu et à la négociations sans aller toutefois jusqu'à demander aux Tigres de déposer les armes, de se rendre, et de libérer les otages. Les jugements critiques sur le LTTE quand il y en a se font de façons purement formelles et sont pratiquement absents des médias. Ces derniers s'employant à assimiler les Tigres à l'ensemble des Tamouls, ce qui est la pire des insultes que l'on peut faire à ce peuple terrorisé pendant tant d'années par une bande de criminels.

Les médias occidentaux mènent alors campagne sur le thème de l'impossibilité de rendre compte. Le pays, les provinces du Nord et de l'Est, les zones de combat leurs seraient interdits. Outre qu'on ne saurait contester le droit d'un pays à vouloir veiller à la sécurité des journalistes, cette campagne est totalement infondée. De janvier 2009 au 5 juin 2009 pas moins de 173 correspondants de médias internationaux auront pu se rendre dans le Wanni, à Kiliinochi, a Pudumathalan, etc.visités les camps d'hébergements de déplacés, pas moins de 20 journalistes accompagnaient le Secrétaire Général de l'ONU dans sa mission. Tous les grands networks étaient et sont au Sri Lanka : BBC, CNN, Al Jazeera, Channel 4,Daily telegraph, The Times,AFP, AP, Reuters, The Indépendant, The Washington Post,Australien Broadcasting Corporation, Christian Science Monitor, Asashi Shimbum, Sky News, Arte, France TV 24, etc..ont ainsi visité le Nord54. Il faudrait ajouter à cette liste les Médias de toute la région en particulier Indien et Chinois.

Mais comme il s'agit de calomnier on en a cure, il faut concentrer le tir sur le gouvernement Sri Lankais et sur Mahinda Rajapaksa présenté comme un chauvin qui veut régler le problème Tamoul par la force militaire. Il est coupable aux yeux des occidentaux d'avoir fait la preuve de ses capacités en résistant aux pressions, en préservant l'indépendance du pays, son intégrité sans ingérence étrangère et de surcroît d'avoir seul libéré le Sri Lanka de la malfaisance d'un groupe terroriste ! Pour Washington Londres Paris et Bruxelles qui font de la lutte contre le terrorisme la priorité des priorités tout en étant empêtrés comme l'on sait en Irak et en Afghanistan cette leçon donné par un petit pays du 1/3 monde est insupportable, comme est insupportable la résistance et la solidarité de Cuba, du Venezuela, du Nicaragua, de la Bolivie, du Mouvement des Non Alignés et de la Conférence Islamique comme celle des Etats Africains , de la Chine, de la Russie et même du Japon qui appuient sans restrictions l'action du peuple et du Gouvernement Sri Lankais.

Alors que les autorités Sri Lankaises font tout pour organiser le sauvetage de dizaines de milliers de gens terrorisées, qu'ils suspendent les tirs à l'arme lourde et les raids de l'aviation pour protéger les civils , le LTTE va jusqu'à à organiser des attentats parmi les déplacés comme à Visuamadu . Le 9 février une femme kamikaze se fait sauter avec sa bombe : 30 morts, 75 blessés. Les médias se livrent a une frénétique campagne d'intoxication, on parle de génocide, d'holocauste, on critique de façon unilatérale , on dénonce l'absence d'ONG dans les camps de déplacés alors que 54 d'entre elles y sont présentes et travaillent, de même que les agences de l'ONU, ou le ICRC dans les zones de combat…..Jamais on ne demande à celles-ci de témoigner si les gens meurent de faim, non on recherche le sensationnel, les témoignages reposent alors et pour l'essentiel sur ce que le LTTE communique d'autant plus complaisamment qu'il est certain d'être entendu par tous les hauts parleurs bienveillants mis à sa disposition..

Les 15, 16, 17 mai prés de 70 000 otages arrivent encore à s'échapper. De son coté l'armée a réussit à passer à travers le mur de terre long de 100 Kms et haut de 5 mètres que les Tigres ont édifiés comme dernier rempart, puis elle fait sa jonction encerclant totalement les derniers combattants. Plusieurs dirigeants se rendent dont l'ancien porte parole du LTTE Daya Master, la famille de Sosai, chef de la puissante Marine des Tigres est récupérée sur une barque, Prabhakaran espère encore, il fait pression sur Pathmanathan chef des relations internationales du LTTE. Celui qui négocie les livraisons d'armes et qui gère les millions de $ de la diaspora, discute avec les gouvernements occidentaux pour obtenir une intervention de leur part.55 Puis le résultat des élections en Inde tombe, à la surprise générale et contrairement aux projections des instituts de sondage le Parti du Congrès l'emporte et au Tamil Nadu les partis qui soutiennent ouvertement le LTTE et font campagne en sa faveur s'effondrent. C'est un désaveu cinglant et sans précédent infligé par la population Tamoul aux amis politiques de Prabhakaran,…Le soutien de New Delhi à Colombo est sans équivoque, il s'exprime une nouvelle fois56 ! « Cette guerre le Sri Lanka ne l'avait elle pas aussi mené pour l'Inde et toute l'Asie du Sud » ?57 Mahinda Rajapksa revient précipitamment du G11 qui se tient à Amman. Une dernière fois il propose une rédition honorable à Prabhakaran et aux derniers dirigeants du LTTE acculés sur une surface de 1 km carrés encerclés de toutes parts. En vain !

Le matin à l'aube du 17 mai les black Tigers et leurs chefs livrent leur dernier combat, ils seront tous tués, on retrouvera quelques heures plus tard le corps de Prabhakaran58, son fils Charles Anthony et les principaux chefs du mouvement séparatiste. Karuna l'ancien numéro 3 viendra confirmer l'identité de ceux qui pendant 30 ans furent craints par tous et proches de faire main basse sur 1/3 du Sri Lanka et 15 000 km carrés non sans l'aide des puissances impérialistes et de ceux qui en jouant les apprentis sorciers avaient donné naissance à un monstre.

Une page d'histoire se tourne.

Le 19 mai 2009 , le Président annonce la fin de la guerre devant le Parlement Sri Lankais. Une page particulièrement sanglante d'un pays de l'Océan Indien se tourne, ce même pays dont Octave Mirbeau59 aimait à dire « si il y a un paradis sur terre, alors il est à Ceylon ». Par conséquent, oui les victimes furent nombreuses. Mais si les Tamouls ont souffert du terrorisme des Tigres il en va également de toute la population Sri Lankaise : cingalaise, musulmane,Burghers…Faut il rappeler encore une fois l'indifférence l'ors des assassinats contre d'éminents intellectuels, des militants de gauche, des parlementaires, des membres du gouvernement, les tentatives d'assassinat d'ambassadeurs comme celui du Pakistan et les centaines d' attentats aveugles commis dans , les bus ,les trains, les lieux publics comme celui du World Trade Center de Colombo en janvier 1996 : 91 morts, ou encore de la mosquée de Kattankudi : 103 morts dont 23 enfants en bas age , celui du mitraillage aveugle de Sri Maha Bodhi , un des lieux les plus sacrés du Bouddhisme : 120 morts , la destruction de monuments historiques patrimoine de l'Humanité dont le grand temple bouddhiste de la relique sacrée de Kandy en janvier 1998, les exécutions de prêtres et de moines , l'assèchement des rizières, ou le dynamitage des grands Tanks ouvrages d'art millénaire libérant des tonnes et des tonnes d'eau et détruisant tout sur leur passage, villages et récoltes, le détournement des fonds récoltés internationalement pour les victimes du Tsunami avec la complicité de nombreuses ONG ,60le nettoyage ethnique pratiqué par les Tigres à l'égard de 100 000 musulmans du Nord61 forcés d'abandonner leurs biens en 24h parce que coupables de ne pas être hindouistes et d'occuper des terres par essence tamoule selon la vision raciste et cruelle de Prabhakaran !

Il serait facile de poursuivre cette longue énumération d'horreurs dont enfin le pays est entrain de tourner la page. Mais comment ne pas évoquer pour en finir avec la stupéfaction de ceux qui ont trouvé Kilinochi ancienne capitale des Tigres, abandonné par le LTTE et transformé comme plus tard Mullaithivu en villes fantômes ou tout aura été détruit jusqu'aux portes et fenêtres, les immeubles incendiés, et la population contrainte par la force d'accompagner les lambeaux de l'armée du LTTE pour mieux protéger la bande criminelle de Prabhakaran dans sa déroute.

Voila pourquoi quand on fait la somme des souffrances et des sacrifices endurés pendant presque 30 ans par l'ensemble du peuple Sri Lankais et sans distinction on ne peut être qu'indigner devant la colère sélective de M. G Buffet et de quelques autres. Comment peut on en arriver a faire un tri parmi les morts, et ne pas avoir la moindre compassion pour toutes les victimes, ne retenir que celles qui les intéresse parce qu'il est dans l'air du temps de s'apitoyer sur les dizaines de milliers de gens déplacés et qui ne sont pas que des Tamouls mais les victimes trop nombreuses de cette guerre !

Ce que décidément M.G Buffet ne comprend pas c'est que ce sont tous les Sri lankais qui ont subis cette guerre et c'est tous ensemble qu'ils y ont résiste en isolant les chauvins de tous bords, en refusant de céder aux pièges de l'extrémisme et ils l'ont fait eux-mêmes sans l'aide de personne. Pourtant les conseilleurs n'ont pas manqué, surtout ceux qui pensaient comme pour d'autres conflits que l'ingérence humanitaire allait s'imposer d'elle-même.

Les IONG par centaines n'auront pas été en reste   y compris certaines ONG locales dont le financement est assuré par les Fondations US et les Gouvernements Européens, Canadiens et surtout Nord Américains parmi celles-ci INFORM soutenu par Human Rights Watch, ou encore Free media Movement qui l'est par IFEX62 financé par Freedom House dont l'ancien directeur n'était autre que James Woolsey ancien directeur de la CIA! Le Free Media Movement est aussi lié à Reporters sans frontières et au CPJ,63 lui même soutenu par le Carlyle group dont la réputation n'est plus à faire depuis la guerre en Irak. Le Groupe pilier du complexe militaro industriel US et qui est lui présidé par Franck Carlucci, ancien directeur adjoint de la CIA.64


Le Sri Lanka un enjeu stratégique de toute première importance.

Le moment est venu de réfléchir aux enjeux, de replacer cette guerre et son issue dans le contexte géo politique qui va aussi déterminer la suite des événements car si une nouvelle période commence, si un espace démocratique s'ouvre sur de nouvelles opportunités il doit bénéficier à tous les Sri Lankais, et cela sans exception.

Il est clair qu'au silence des fusils va succéder une intense bataille politique. En premier lieu au Sri lanka où il va falloir apporter des réponses urgentes et concrètes aux Sri lankais en général et aux Tamouls en particulier .La question nationale appelle des réponses nouvelles, l'avenir du pays et de ceux qui composent son peuple en dépend.

Subha Wijesiriwardana est un acteur Sri Lankais. Quelques jours après la défaite militaire du LTTE il est interviewé par la BBC. Que dit il : « J'ai des sentiments partagés. Je ne peux pas dire que je suis heureux. Nous avons payé si chère cette victoire militaire, le prix a été si élevée. Ce n'est pas une victoire qui me donne envie de sauter de joie. Je ressens quelque chose de différent, comme le commencement de quelque chose. Plus qu'une victoire militaire ce qui est important c'est les décisions que nous allons prendre maintenant !65

Au niveau international d'abord car l'importance stratégique du Sri Lanka constitue un enjeu de toute premier plan dans la partie de bras de fer qui se joue sur fond de crise du capitalisme et de nouvel ordre mondial. Si cette guerre est l'échec du séparatisme il est aussi l'échec de l'impérialisme, de sa politique d'ingérence prétendument humanitaire comme de sa politique de recolonisation tout simplement. Pour la première fois et depuis bien longtemps un pays du 1/3 monde a démontré qu'il est possible de trouver des solutions tout en préservant et même en renforçant son unité, dans le respect du caractère multi culturel, multi ethnique, multi linguistique, et multi religieux de sa société. Le fait qu'il a été capable de rassembler autour de lui les pays qui forment les 4/5 de l'humanité n'est pas sans signification, comme on vient de le voir à la session spéciale du Conseil des droits de l'homme à Genève. Cela démontre si il le fallait que nous avons bien changé d'époque ; ce que les Etats les plus riches de la planète ont commencé à vérifier à leurs dépens. Le monde unipolaire que nous avons connu est en train de céder du terrain face aux alliances anti-hégémoniques qui se nouent et témoignent combien le rapport des forces s'est modifié. Les contradictions devront se résoudre d'une manière ou d'une autre. L'initiative est entrain de changer de camp. «  L'aube n'est jamais si proche qu'au plus noir de la nuit »

Dans cette région du monde qu'en est il ?

Le Sri Lanka, ancienne Ceylon est un des pays du tiers monde qui aura subi la plus longue colonisation et qui y aura résisté courageusement. Plus de 4 siècles et demi : Portugaise, Hollandaise, et Britannique pendant 150 ans, ces derniers furent les seuls à totalement conquérir le pays et non sans difficultés. Napoléon l'avait compris lui qui avait cédé Ceylon aux Britanniques l'ors du traité d'Amiens. Situé au Sud de l'Inde le Sri Lanka se trouve au carrefour de tous les corridors maritimes de cette région du monde, une région en plein bouleversement économique du fait notamment du développement rapide de deux géants : l'Inde et la Chine , mais également du l'Iran et du Pakistan! 70% du trafic pétrolier mondial, et 50% de celui des containers passe par l'Océan Indien. Ce n'est pas tout ! Pour la Chine le Sri Lanka représente un formidable attrait outre qu'il permet de faciliter l'approvisionnement de sa flotte et les liens avec la province sud du Yunnan. Si par ailleurs se concrétise le projet de canal à travers l'isthme de Kra en Thailand reliant l'Océan Indien avec la cote pacifique de la Chine une chose est certaine le rapport des forces en Asie sera considérablement modifié. L'aide de la Chine au Sri Lanka a atteint 1 milliard de $ l'an passé, devant le Japon. Les USA auront accordés 7,4 millions de $ et la Grande Bretagne. 1,9 million de $. No comment !

C'est dire l'importance stratégique de ce pays. Comme souligné plus haut celui-ci dispose du plus grand port en eau profonde de l'Asie : Trincomalee déjà utilisé par la marine Britannique pendant la 2 me guerre mondiale et pour lequel un accord secret liait les Tigres et les USA qui rêve depuis longtemps d'y voir mouiller leur 7ème flotte et d'y installer une tête de pont de l'OTAN. Le soutien à la partition du pays sur le modèle du Kosovo valait bien à Washington ce cadeau royal de la part du Dieu Soleil Prabhakharan. Mais ce n'était pas le seul cadeau !

Car outre les corridors maritimes, sa position géographique unique qui en fait une sorte de porte avions naturel, le Sri Lanka dispose de richesses naturelles considérables : le caoutchouc les pierres précieuses en particulier les saphirs, le thé et les épices, le Sri Lanka possède par sa variété le plus importants jardin de plantes médicinales du monde. Mais ce n'est pas tout ,le Sri Lanka dispose de champs pétrolières et gaziers les plus étendues de l'Asie du sud !

Le Sri Lanka partage en effet avec l'Inde les très riches gisements du Bassin de Cauvery qui se trouve au Nord du pays, sur une ligne imaginaire allant de Chillaw à l'Ouest à Trincomalee à l'Est. C'est-à-dire la région revendiquée par les séparatistes et leurs commanditaires. Les recherches géologiques en particulier celles de l'US Geological Survey et du Suedois Petroscan ont confirmés qu'il s'agissait là des réserves considérables.

Ce bassin pour la part qui est la sienne assure actuellement 60% des besoins de l'Inde, mais la partie la plus importante appartient au Sri Lanka. Les recherches sont conduites notamment par des entreprises Indiennes et Chinoises.

Mais cela ne s'arrête pas là car les Norvégiens ont découvert que d'autres réserves vont Off Shore bien au-delà vers le sud du pays et Hambantota.

Le Sri Lanka construit actuellement 5 terminaux et deux ports dont un à Galle. Le temps n'est pas éloigné ou le Sri Lanka pourra devenir une plateforme, un « hub » pour les échanges commerciaux dans toute l'Asie du Sud comme pour le transport pétrolier et gazier entre l'Asie de l'Ouest et l'Asie de l'Est.66

Faut il ajouter à tout cela : le niveau de développement de ce pays dont son système d'éducation et de santé, est parmi les plus développé de l'Asie du Sud, ses services publics, l'extraordinaire savoir faire et les talents de son peuple qui suscitent depuis des siècles les convoitises des pays impérialistes et des puissance de la région. Comment s'étonner que nombreux sont ceux qui ont pensé un jour à l'instar du Président J.R Jayewardena faire du Sri Lanka un second Singapour ! Par ailleurs ses traités de libre échange avec l'Inde, mais également le Pakistan, sa relation privilégie avec l'Iran, le Japon et surtout la Chine qui construit actuellement un des plus grand port d'Asie à Hambantota et y a déjà investit la bagatelle d'1 milliard de dollars ouvre des perspectives considérables pour l'investissement d'autant que les législations Sri Lankaises sont particulièrement attractives pour qui veut pénétrer économiquement tout le sous continent indien.

Avec un taux de croissance annuelle de 6 à 8 %, en pleine période de guerre, et sans ingérence étrangère le Sri Lanka a réussit à maintenir une activité économique de haut niveau, supérieure à bien des pays de la région. Les ressources naturelles comme les ressources humaines confirment donc l'important potentiel de ce pays et son énorme valeur stratégique.

Le rapport des forces a changé

Par conséquent ce qui était vrai hier l'est plus encore aujourd'hui. On oublie souvent de rappeler que le seul contrôle des corridors constitue un enjeu géo stratégique de toute première importance. Dans le cas du Sri Lanka ils sont les passages obligés vers l'Eurasie dont l'importance doit selon Zbigniew Brzezinski67., conseiller de Barack Obama « déterminer la conduite de la politique étrangère américaine » si toutefois les USA veulent garantir leur suprématie. Cela avait déjà été souligné à l'occasion de la guerre en Yougoslavie, puis en Afghanistan, le contrôle des corridors déterminera sans aucun doute la nature et le contenu des prochains enjeux de la guerre économique mais aussi les causes de bien des conflits dans l'avenir.

Toutefois ce qui a changé et fait une grande différence avec l'époque où l'arrogance américaine pouvait s'étaler sans limites, c'est que le déclin des USA amorcé depuis quelques années va maintenant s'accélérant. La cessation de paiements des Etats-Unis à l'été 2009 est d'une actualité présente, loin de nous éloigner du sujet elle nous en rapproche. Le déficit public US est désormais totalement hors contrôle sur fond d'explosion des dépenses (+41%) et d'effondrement des recettes fiscales (-28%)68.Sans relâche la Chine cherche dorénavant à se libérer au plus vite d'1,4 milliard de $ de bons du trésor US, une véritable montagne d'actifs toxiques.

après ce sera le chacun pour soi, et en perspective une dislocation géo politique annoncée. D'où l'importance de l'Océan Indien et par voie de conséquences du Sri Lanka.

Les Etats-Unis ont pu amener l'OTAN jusque dans le Golfe Persique et en octobre 2007 elle y a organisé ses premières manœuvres maritimes. On ne manquait pas d'ambitions alors et l'Amiral US Mike Mullen qui préside la réunion des Chefs d'états major voyait briller pour bientôt le saphir Sri Lankais en haut de la couronne de l'OTAN dans l'Océan Indien. « Il ne fait aucun doute maintenant que la Russie, la Chine et aussi l'Iran vont définitivement frustrer les USA de cette conquête géo stratégique »69

Car nous changeons d'époque et le déclin maritime des USA dans l'Océan Indien va se poursuivre inexorablement. Dans la décennie qui vient il est raisonnable de penser que la Chine aura une marine de guerre largement supérieure à celle de l' US Navy70. Ce qui d'ailleurs est vrai de la Navy l'est également de l'US Air Force dont la maintenance pose de plus en plus de problèmes.71

Si pour l'impérialisme cette partie de l'Océan indien n'est pas simplement un marché destiné à être conquis et une ressource de matières premières destinée à être pillée. Si l'Océan Indien permet de contrôler l'accès au Proche Orient et Moyen Orient, à l'Afrique, et bien sur à toute l'Asie. Si la domination complète de cette région, exige donc sa mise au pas. Faut il encore en avoir les moyens et c'est là que tout change !!! Dans le cas qui nous intéresse : le Sri Lanka, est un pays qui montre des capacités de résistance évidentes, un attachement fort au respect de sa souveraineté et de son indépendance, tout cela était pour nombre d'experts : inattendu. Les puissances impérialistes avaient sous estimé le pays, son peuple, son gouvernement et surtout Mahinda Rajapaksa. Ils avaient également sous estimé le fait que le Sri Lanka dispose d'appuis forts dans la région,de la part , de la Chine, de l'Inde, de l'Iran , du Pakistan , de l'Indonésie et même du Japon, mais également de l'Afrique du Sud , du Bresil, de la Russie comme on vient de le voir à Genève ainsi que d'un Mouvement des Non alignés en pleine renaissance et qui conduit magistralement par Cuba vient d'infliger une complète déroute au tandem Obama/Clinton ,aux Européens,et à Navi Pilay qui voulaient dresser l'acte d'accusation du Sri Lanka à la session spéciale du Conseil des droits de l'homme. 72 Comme l'a fait remarquer avec pertinence le secrétaire général du PC Sri Lankais Dew Gunasekara « Tout cela reflète le développement du rapport des forces dans le monde. Personne n'a pu faire du Sri Lanka un autre Kosovo : ce n'était pas le bond siècle, pas le bon continent, pas le bon pays »73

Loin d'être isolé comme certains voudraient le faire croire, y compris au Sri Lanka, ou encore loin de cette vision caricaturale de la politique étrangère de certains diplomates Sri Lankais qui ont du louper quelques épisodes du film et ne voient le salut du pays que dans un alignement sans nuances sur les positions des capitales occidentales, le Sri Lanka est dorénavant partie prenante des nouvelles alliances qui se nouent et en phase avec le mouvement du monde. Sa capacité à mobiliser à son soutien les pays d'Amérique Latine en porte témoignage.

Nouvelle donne, nouvelles opportunités.

Le Sri Lanka préside le SAARC74et est invité comme « partenaire du dialogue » dans le cadre du « Shanghai Coopération Organisation » 75 . Cette situation est significative d'une évolution et d'une réalité qui modifie la donne et influence l'architecture nouvelle des relations internationales. Celle-ci est en train d'être bouleversée et n'est pas sans susciter des réflexions sur « qui sont nos ennemis et qui sont nos amis ». Ce mouvement international contre l'hégémonie des puissances occidentales se vérifie dans l'affirmation de politique plus indépendante, dans la volonté de maîtriser son développement, de décider de l'usage de ses richesses nationales et également de nouer les alliances de son choix en particulier des alliances Sud/Sud. Ceci s'exprime de plus en plus souvent au plan régional ou inter régional comme par exemple à travers l'IBSA, ou l'ALBA.76 Les associations horizontales, les intégrations régionales comme en Amérique Latine ouvrent d'autres perspectives émancipatrices et s'affirment en rupture avec le type de relations qui prévalaient précédemment à une époque pas si ancienne ou l'impérialisme pensait pouvoir dicter sa loi. Certes il y a des différences et ce mouvement n'est pas homogène mais une tendance s'affirme et c'est cela qui est essentiel.Que peut aujourd'hui la presque défunte OEA77 face à la vitalité politique de l'ALBA78 ou des USA, et de l'UE face au Forum de Coopération de Shanghai79. Il faut mesurer ce que représente ajourd'hui la présence de l'Inde et de la Chine en Amérique Latine ou encore en Afrique ! Quand la Chine annule la dette de dizaines de pays, quand Cuba envoie près de 35 000 médecins et personnel de santé chez ses voisins latinos mais aussi en Afrique et même au Pakistan comment les peuples et leurs gouvernements ne feraient pas la différence avec des pays capitalistes dont l'arrogance, et la violence n'ont guerre changé à l'égard du reste de l'humanité. Comme le dit Fidel Castro : «  le monde n'appartient pas aux multinationales, il est le notre ».

Parce que les enjeux deviennent plus élevés , l'agressivité de l'impérialisme va croître pour maintenir sa domination, et le pillage auquel il entend continuer à se livrer comme pour faire valoir la finalité d'un système obsolète en maintenant des taux de profitabilité acceptables pour ses actionnaires, a fortiori dans le contexte de sa crise de domination. Le Directeur Général de l'OIT ne vient il pas d'annoncer une crise sociale qui pourrait durer 8 ans avant de retrouver les mêmes niveaux d'emplois qu'aujourd'hui. « D'ici à 2015 c'est selon lui 300 millions d'emplois qu'il faudrait créer ». Mais ajoute t'il « les leaders politiques n'ont pas prêté suffisamment d'attention aux implications humaines et sociales »80.

C'est pourquoi ce qui vient de se passer au Sri Lanka est aux yeux de l' impérialisme insupportable. Ses tentatives de diversion, de déstabilisation vont donc se poursuivre. Elles visent à reprendre le contrôle de la situation pour l'orienter en fonction de ses objectifs, ceux de ses multinationales comme ceux de l'OTAN, et reprendre des positions là ou sa stratégie précédente a échouée. Soyons clairs c'est la tache impartie à la nouvelle administration de Barack Obama et ses « juniors partners » européens.

Ce qui fait déjà la différence et qu'il faut ni sous estimer ni surestimer c'est qu'aujourd'hui l'impérialisme doit faire face à une contestation inattendue il y a encore quelques années. D'une grande diversité celle-ci n'obéit à aucun leadership. Elle est sociale, économique, politique, culturelle et s'exprime partout de mille et une manières. Y compris dans les propres rangs de l'impérialime les contradictions ne manquent pas. Dans ces conditions l'alliance qui s'est constituée autour du Sri Lanka à Genève a valeur d'exemple, elle traduit des évolutions, elle témoigne de mouvements plus profonds qui vont inévitablement connaître des développements dans la prochaine période. Cette contestation ce n'est pas encore la Révolution mais c'est certainement une Rébellion !

C'est par conséquent une grande responsabilité de contribuer à ce que la résistance s'organise ainsi qu'à la clarté sur le contenu des objectifs recherchés et sur les moyens d'y parvenir. On est entré dans une époque nouvelle une époque de clarification, qui suppose de faire des choix y compris si il le fallait à contre courant à condition de vouloir contribuer à ouvrir une autre perspective, une véritable alternative en rupture avec l'ordre existant. Cela exige de renoncer aux opportunismes de circonstance et de bien déterminer «  qui sont nos ennemis, qui sont nos amis ». Il faut le faire d'autant plus vite que les politiques de pressions, de sanctions, de coercitions, de « containements », de « roll backs » qui sont devenus non seulement insupportables à de nombreux pays vont se poursuivre et s'aggraver. L'échec de Barack Obama à Londres, son isolement à Trinidad et Tobago81 est significatif et annonçait celui qu'il vient de connaitre avec l' Assemblée Générale de l'OEA à San Pedro Sula au Honduras . Il faut imaginer ce que représente cette victoire politique de Cuba à l'occasion de cette réunion ou l'OEA considérant après 40 ans comme nul sa propre décision d'exclure Cuba de  l'organisation sur ordre des USA et de la revoquer sous les applaudissements de toute une salle ou la délégation US faisait piètre figure. Quel désaveu, quel retournement de situation82 . Comme l'a dit le président du Honduras Manuel Zelaya . »Fidel et le peuple Cubain ont été absous par l'histoire »83

Mais en difficultés, affaiblis par sa crise, l'impérialisme n'en restera pas à se contenter d'observer ses échecs ! Dans ce combat sans merci, la naïveté serait la pire des choses !

C'est bien pourquoi les révolutionnaires, les progressistes, les forces émancipatrices ont dans les conditions actuelles des responsabilités nouvelles. Tous font face à une période d'opportunités pour le combat révolutionnaire à condition bien sur qu'ils soient capables de s'élever au niveau des exigences et de contribuer à jouer pleinement leur rôle. Il ne suffit pas seulement de faire le constat des choses, il faut en tirer les conséquences pratiques et politiques. Cette situation appelle des décisions et des comportements cohérents. Cette situation nouvelle va exiger beaucoup de tous si l'on veut se situer à la hauteur des ambitions qui doivent être les nôtres!

Enquête internationale, opération sauvetage et droits de l'homme.

Dans un article publié par « The Times » 18 jours avant la fin de la guerre, David Miliband et Bernard Kouchner en appellent non seulement à l'ingérence, à un cesser le feu, à la pause et la négociation mais également à une enquête internationale A ce moment la situation pour les Tigres et leur chef Prabhakaran est critique. Les deux ministres se sont concertés avec Hillary Clinton à leur retour de Colombo pour tracer les lignes de leur contre offensive. Il faut faire monter la pression sur le gouvernement Sri Lankais et l'obliger à desserrer l'étreinte sur le LTTE, l'amener à renoncer à l'assaut final. Le moyen utilisé pour cela outre la campagne médiatique et la mobilisation des ONG , des lobbies pro LTTE et de la diaspora Tamoule c'est la convocation d'urgence d'une Session Spéciale du Conseil des droits de l'Homme à Genève. Navi Pilay y apporte immédiatement son soutien, comme elle se déclare en faveur d'une enquête internationale contre le Gouvernement du Sri Lanka, ce qui en dit long sur l'indépendance de la nouvelle Haute Commissaire aux Droits de l'Homme de l'ONU. Ce n'est franchement pas une surprise, mais celle-ci prend des risques en cas d'échec.

On voit ainsi se répéter un scénario qui ressemble fort à celui de la Yougoslavie, de l'Irak, de l'Afghanistan, celui de l'instrumentalisation l'ONU aux bons vouloirs des USA et de leurs alliés du moment. Le Haut Commissariat aux droits de l'Homme est aux avants postes de ce dispositif qui a plus à voir avec le mercenariat au service de la stratégie d'ingérence des grandes puissances qu'autre chose. Il est remarquable que bien que consentants à leur mission les prédécesseurs de Navi Pilay en aient fait l'expérience à leurs dépens. Ce fut ainsi le cas de Ayala-Lasso, de Mary Robinson, de Sergio de Mello qui le paya de sa vie, de Louise Arbour. Navi Pilay suivra t'elle la même voie ? Au fond se dit elle n'est ce pas mon rôle d'aller au-devant du Secrétaire Général Ban Ki-Moon qui lui semble être en phase avec le souhait exprimé par Madeleine Albright qui suggérait  «  au poste de Secrétaire général de l'ONU, quelqu'un qui soit plus secrétaire que général »

Pour convoquer cette session il faut 16 signatures, l'UE s'emploie alors à les chercher. Cela s'avère difficile et cela aussi est inattendu, nombreux sont ceux sollicités qui déclinent. Une bataille s'engage parmi les membres du Conseil. On peut imaginer, les pressions, les chantages, mais les résistances sont fortes, face aux occidentaux, les ONG sont mobilisé, en particulier Human Rights Watch84, Amnisty International….

Le Mouvement des non alignés est lui aussi très impliqué dans la bataille Cuba, l'Egypte, l'Inde, le Pakistan, mais aussi la Chine, la Russie contribuent tout particulièrement à assurer le Sri Lanka d'une solidarité active .Celui-ci par l'intermédiaire de son Ambassadeur Dayan Jayatilleka a décidé d'assumer complètement cette confrontation, le Sri Lanka n'a rien à cacher, il revendique totalement son combat contre une organisation criminelle comme le dispositif et les moyens mis en place pour sauver 290 000 otages.

La session spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.

Le 14 mai date à laquelle la convocation de la session Spéciale avec le nombre de signatures doit être déposé, les occidentaux sont en échec. Le dernier carré des Tigres attend avec Prabhakaran. Non sans raison on craint le pire pour lui ! Les menaces exercées sont encore plus fortes au niveau des capitales ! Les Non alignés de leurs côtés mettent en cause l'absence de dialogue, l'unilatéralisme des pays occidentaux, le choix de la confrontation et non la recherche de la coopération au mépris de la Charte des Nations Unies et cette insupportable politique de deux poids deux mesures que l'on a connu avec, l'Irak et l'Afghanistan, avec Gaza il y a peut.

D'ailleurs au même moment on fait arrêter aux USA deux membres d'une organisation caritative musulmane qu'on soupçonne de financer le Hamas et on les condamne chacun à 65 ans de prison pendant que Bruce Fein, un ancien Attorney General US connu pour ses positions extrémistes continue à faire ouvertement campagne pour le LTTE et son projet séparatiste.85

Finalement et de justesse les USA/l'UE arrivent à réunir 17 signatures et la Session spéciale est convoqué pour le 26 mai. Mais entre temps la fin de la guerre a été annoncée par Mahinda Rajapaksa. La dernière bataille a eu lieu : Prabhakaran et les dirigeants du LTTE sont morts. Pour les gouvernements occidentaux, il faut se rendre à une évidence : l'opération de sauvetage a échoué. Mais demeure la commission d'enquête pour crimes de guerre, il faut l'imposer, d'ailleurs la Session spéciale est convoqué dans ce but !

Les médias font monter la pression avec le soutien des lobbies pro LTTE, on parle alors du martyr des déplacés, de dizaines de milliers de morts, les infrastructures ou la population est prise en charge deviennent des camps de concentration, on conteste même que soit mort Prabhakaran ! Tout cela rappelle étrangement les mêmes témoignages, les mêmes images passés en boucle pendant la guerre en Yougoslavie, et plus récemment au Darfour. Rien a voir avec la guerre en Irak ou en Afghanistan !!! Quelle odieuse hypocrisie d'autant que ceux qui sont à l'origine de cette campagne démentielle sont les mêmes qui ont fait le coup des « armes de destruction massive ».

De la même manière que pour le Kosovo, les mêmes mensonges ont si bien fonctionnés qu'on n'hésite pas à les resservir ! Il faut un Tribunal international, il faut juger les crimes de guerre, le génocide, l'holocauste puis qu'on vous dit que le Sri Lanka c'est pire que Gaza. On va jusqu'à menacer Mahinda Rajapaksa de la potence (Sic..). Chez les anciens colonisateurs chasser le naturel il revient au galop. Ce qui est incroyable c'est que malgré l'expérience de la Yougoslavie, de l'Irak, de l'Afghanistan ce qu'on appelle la gauche reprend à son compte les mêmes sujets et les mêmes arguments ! L'Humanité se distingue tout particulièrement dans ce ralliement. Visiblement défendre la même position que B. Kouchner, David Miliband et Hillary Clinton, d'ONG comme Human Rights Watch , Reporters sans frontières et de journaux comme « the Times » ne semble pas gêner outre mesure, ni soulever de questions !86

La Suisse prépare alors une résolution pour demander une enquête internationale sur les « supposés crimes de guerre ». Plutôt que demander une « No action Motion »ce qui dans la procédure onusienne permet d'éviter le débat, le Sri Lanka met au point sa riposte avec ses partenaires du Mouvement des Non alignés, de l'Union Africaine, des membres de la Conférence Islamique avec la Chine et la Russie et élabore sa propre motion. Cuba comme Président des Non Alignés joue un rôle essentiel. Le jour j la réunion a lieu, les arguments sont présentés, la colère, la rébellion de nombreux pays du tiers monde s'expriment en particulier de la part de l'Egypte , futur Président du Mouvement des Non Alignés.

Les arguments présentés par le Ministre Sri Lankais des Droits de l'homme87sont concrets, sincères, irréfutables. Il rappelle que pour son Gouvernement la solution a toujours été politique et que par conséquent il faut répondre aux exigences légitimes qu'elles soient politiques, institutionnelles,culturelles, économiques, sociales en tenant compte de la réalité de la société Sri Lankaise et de tous les Sri Lankais Il énumère de façon détaillé le programme du gouvernement pour les déplacés c'est-à-dire leur ré installation chez eux dans leurs villages ce qui suppose le déminage, la construction d'infrastructures, ce pays ne sort il pas de 30 ans de guerre. Il confirme que le pays est ouvert à tous ceux qui veulent contribuer à aider a la mise en ouvre de ce programme ; ONG et autres. Cela dit Le Sri Lanka veut conserver la maîtrise de la mise en œuvre de ces programmes et comme le dit par ailleurs Basil Rajapksa «  nous voulons des partenaires, pas des contrôleurs, une assistance pas des chevaux de Troie »88- Le Sri Lanka a déjà eu une expérience dans les conditions dramatiques du Tsunami ou là encore près de 250 000 personnes étaient concernés. On sait à quoi s'en tenir s'agissant de l'aide internationale et du rôle de certaines ONG et de leur indépendance, ce qui ne veut pas dire toutes les ONG.

Un succès sans appel !

Le vote a lieu ! 29 pour la motion en faveur du Sri Lanka, 12 contre, 6 abstentions. Le vote est sans appel ! C'est une défaite politique de première importance pour les pays occidentaux, de plus leur stratégie est à nue. David a eu raison de Goliath. Significatif le Brésil et aussi l'Afrique du Sud apporte leur soutien au Sri Lanka désavouant ainsi Navi Pilay la Sud Africaine, tamoule indienne d'origine et Haute Commissaire aux droits de l'Homme qui s'est ralliée imprudemment aux sollicitations de Kouchner, Miliband et Clinton !

Remarquable dans ce vote 5 pays ont déserté les rangs de la motion Suisse/UE, certains se sont abstenus, d'autres comme l'Uruguay ont voté avec le Sri Lanka. Ce n'est plus une défaite c'est une humiliation pour les Occidentaux. Le Sri Lanka a su rassembler en cherchant le plus grand dénominateur commun, en incorporant dans son texte les préoccupations qui se sont dégagés des interventions comme des recommandations dans le communiqué commun Gouvernement Sri Lankais et Secrétaire général de l'ONU après la visite de Ban Ki Moon à Colombo89. Ainsi ce vote sans précédent à l'ONU fait la démonstration qu'il n'est pas de bataille qu'on ne puisse gagner, et qu'au fond il n'y a que les batailles que l'on ne mène pas que l'on ne gagne pas ! Plus fondamentalement le vote témoigne que le rapport de forces à bouger et cela est inacceptable pour l'impérialisme.

Mesurant l'onde de choc de ce désaveu pour eux l'UE, les USA, la Grande Bretagne, la France, le Canada, refusent de reconnaître leur échec devant cet organe régulier de l'ONU ! Les conséquences sont trop lourdes et les enjeux de la région ne le sont pas moins. De plus ce résultat fragilise et décrédibilise la nouvelle haute Commissaire aux droits de l'Homme qui a succédée à Louise Arbour et dont le comportement partisan est déjà sévèrement jugé.

Punir le Sri Lanka ! Créer un précédent !

On vient de réformer il y a quelques années le Conseil des Droits de l'Homme, mais comme cela ne s'est pas passé tout à fait comme prévu et que certains pays en ont été au départ écartés comme les USA, on recommence la même campagne de dénigrement sur la politisation et la non représentativité du Conseil.

Le Gouvernement ultra conservateur du Canada 90est aux avants postes de cette campagne d'autant qu'il compte une importante communauté Sri Lankaise dont un grand nombre de Tamouls représentatifs de cette diaspora qui a souvent une connaissance assez vague de son pays d'origine et qui par ailleurs n'a nul projet de revenir y vivre .Ce n'est pas une des moindres contradictions de ceux qui affirment vouloir un état séparé qu'ils assimilent souvent et comme d'autres à une terre promise.91

On met donc en cause le vote de la Session Spéciale et ceux qui le font sont ceux là même qui ont exigé puis ont multiplié les pressions pour obtenir sa convocation. Tout cela sans rire se veut cohérent et respectueux de la démocratie. Il est vrai qu'en Europe quand les peuples votent mal on a pris l'habitude de les refaire voter jusqu'a ce qu'ils comprennent. Quand on a trop peur qu'ils s'obstinent on modifie unilatéralement les textes comme à Lisbonne et l'on fait comme si le vote n'existait pas ! On peut aussi et c'est ce que l'on va voir dans le cas de l'ONU non pas interpréter mais s'arroger des droits qui n'existent pas. Il est vrai que les institutions Onusiennes ont pris l'habitude que l'on se passe de leur avis si celui-ci ne convient pas. C'est aussi de cela dont il s'agit à travers ce qui se prépare au sujet du Sri Lanka. Pour ce faire Navi Pilay en bon petit soldat est volontaire et en première ligne.

Son rôle doit contribuer à trouver des consensus non pas à diviser et à radicaliser les oppositions. La sagesse serait qu'elle s'efface derrière la décision du Conseil des Droits de l'Homme. Pourtant la réunion de la Session Spéciale est a peine achevée qu'elle affirme dans une déclaration qu'elle persiste et signe  et réclame une commission d'enquête internationale ! La porte parole adointe du secretaire general de l'ONU Marie Okabe déclare «  même si le Conseil des Droits de l'Homme a rejeté une enquête pour crimes de guerre il existe bien d'autres voies pour y arriver »92. Lesquels ?

Les interprétations de Ban Ki-Moon et Navi Pilay.

Le 1er juin Ban Ki-Moon fait officiellement une mise au point : « Aucun des chiffres communiqués sur le nombre de morts au Sri Lanka sont issus des services de l'ONU. Par conséquent ils ne peuvent recevoir aucune confirmation de notre part. » Puis concernant la commission d'enquête il ajoute : « n'importe quelle enquête conduite par la communauté internationale nécessite : la totale coopération du gouvernement concerné ou le soutien des membres de l'ONU, c'est-à-dire le Conseil des Droits de l'Homme, ou l'Assemblée générale ou le Conseil de sécurité »93. Il laisse ainsi entendre que «  la coopération du gouvernement n'est pas nécessaire si des membres du Conseil des droits de l'Homme ou de l'Assemblée Générale le souhaite. Mais pire une telle décision n'appartient pas aux prérogatives du Conseil de Sécurité dont les attributions sont fixées par la Charte de l'ONU.94Son rôle est de « maintenir la paix et la sécurité internationale » et ses devoirs «  de veiller au règlement pacifique des conflits, les menaces à la paix en cas d'acte d'agression, la facilitation de solutions régionales, la confiance internationale ». La Charte ne prévoit aucune disposition en ce qui concerne le domaine des droits de l'homme quant aux attributions du Conseil de Sécurité.

Trois questions se posent alors :

  1. La Haute Commissaire aux droits de l'homme a-t-elle le pouvoir d'outrepasser ceux du Conseil des Droits de l'Homme.

  2. Qu'elles sont les autres moyens auxquels Navi Pilay fait allusion sans énoncer ce qu'ils sont !

  3. Une enquête internationale peut elle être engagée sans la coopération du pays concerné, si celle-ci a le soutien de Conseil des droits de l'homme et de l'Assemblée Générale.

Les missions de la Haute Commissaire aux Droits de l'Homme sont clairement définies par une résolution de l'Assemblée Générale95. Elle réalise les taches qui lui sont confiés par les organes compétents du système des Nations Unies dans le domaine des Droits de l'Homme. Elle fait des recommandations à l'Assemblée Générale sous l'autorité de laquelle elle se trouve et au Conseil des Droits de l'Homme de l'ECOSOC. Le contexte et l'esprit auxquels elle doit se conformer sont reflétés dans la Déclaration de Vienne et le Programme de la Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Droits de l'Homme. Dans tous les cas celle-ci doit rechercher et veiller à la coopération de chaque Gouvernement. Elle ne saurait donc prendre d'initiatives de son propre chef.

Conclusion : Navi Pilay outrepasse son mandat en contredisant la décision du Conseil des droits de l'Homme. C'est ce que lui fera remarquer en termes diplomatiques particulièrement vigoureux l'Ambassadeur de l'Inde auprès des Nations Unies à Genève.96

Par conséquent : la position du Sri Lanka est clair d'un point de vue politique, juridique et éthique. Faut il ajouter que depuis la fin de la guerre le Gouvernement et le Président dans toutes leurs déclarations se gardent de tout triomphalisme, font preuve de sobriété comme de magnanimité et d'un extrême souci de réconciliation nationale. Cette démonstration a été faite devant un organe régulier de l'ONU et le Conseil des Droits de l'Homme a pris sa décision de façon claire. Qu'aurait on dit si le vote avait été différent ? La responsabilité de Navi Pilay et surtout de Ban Ki-Moon est de faire valoir la Charte et en particulier les articles 1 et 2 relatif aux Buts et Principes des Nations Unies. Leur mission est enfin de faire respecter les Membres des Nations Unies qui ont tous des droits et des devoirs égaux devant la Charte.

L'instrumentalisation de l'ONU continue.

Evidemment on ne va pas en rester là et la charge de la cavalerie ne va pas tarder. Le 29 mai The Times , le quotidien qui abrite les oeuvres de David Miliband et de son compère Bernard Kouchner annonce sans aucune preuves que le chiffre de morts serait de « 20 000 au moins ». Sam Zarifi directeur Asie Pacifique d'Amnesty International reprend et réclame que « l'ONU fasse la clarté sur le bain de sang qui a eu lieu au Nord Est du Sri Lanka ». Le 30 mai la chaîne 4 de la BBC monte en première ligne, reprend les contre vérités du Times et donne la parole à Geoffrey Robertson qui semble ne pas avoir compris que le Conseil des droits de l'Homme a déjà pris position puisqu'il annonce que le Sri Lanka devra faire face à une enquête à la demande du dit Conseil97Il ajoute sans rire qu'évidemment on a pas de preuves mais que la vérité comme on le sait « sortira du puit », qu'elle se fera tôt ou tard . Il ajoute qu'il y a des « prêtres et des docteurs qui parlent », qu'il y aurait des « fosses communes »98 et   que « c'est ce que l'on peut observer depuis « des photos aériennes ».

Le 30 mai c'est le tour du très officiel Washington Post de prendre le relais et de donner le ton avec les révélations de photos satellites.99. après avoir fait référence à un groupe de journalistes indépendants qui en hélicoptère se seraient rendu dans la dernière zone de combat et auraient constaté les traces de bombardement à l'arme lourde, ils auraient également interviewés des témoins. Les preuves seraient réunies que l'armée Sri Lankaise contrairement à ses engagements et à ce qu'elle a déclaré aurait donc pilonnée des zones indépendamment des civils qui s' y cachaient. Il faudrait s'entendre ! Outre que tout cela est au conditionnel et qu'on ne présente aucune preuve tangible, il est intéressant de noter que d'un coté l'on dénonce l'impossibilité pour les médias de se rendre sur place et en même temps on fait référence à un voyage en hélicoptère avec interviews de témoins à l'appui, etc.…Il n' y a pas un début de preuve mais Emily Waxé parle déjà « d'évidences »100. Pour étayer son argument elle reçoit l'appui d'un spécialiste Lars Bromley directeur du American Association for the Advancement of Science's Geospatial technologies and Human Rights Project101Pour celui.ci les photos satellites montre des structures détruites (il s'agit de la zone des derniers combats !!!)(sic…) et des cratères dans le sable large de 24 feet, soit près de 7 mètres. Il ne peut évidemment pas préciser l'origine de ces cratères mais comme dans le Times et le Washington Post tout comme dans les propos de Navi Pilay on évoque jamais les Tigres, on peut conclure que tout cela est l'œuvre de l'armée Sri Lankaise qui par ailleurs devait se battre certainement contre des fantômes.

Il est donc intéressant de savoir qui finance de telles expertises et qui se cache derrière l'American Association for the Advancement of Science's Geospatial technologies and Human Rights Project. On trouve ainsi une des Fondations les plus riches des USA, la Fondation MacArthur comme heureux parrain de cette ONG scientifique qui peut disposer et analyser des images satellites de haute résolution, high-resolution satellite imagery.

Qui dirige et qu'elles sont les connections de la Fondation MacArthur102 ? Son président Robert Denham est membre du conseil d'administration entre autre du New York Times et de Chevron l'un des géants pétroliers US, Lloyd axéworthy ancien Ministre des Affaires Etrangères et ultra conservateur du Canada, est aussi membre du conseil d'administration de Human Rights Watch 103tout comme Jonathan Fanton qui est aussi conseiller de la Rockefeller Brothers Fondation, Jamie Gorelick membre de la commission d'enquête sur l'attentat du 11 septembre, membre du Concil on Foreign Relations, conseillère auprès du Ministère de la Défense et enfin est la directrice du Carnegie Endowment, une Fondation proche de Bill Clinton et Al Gore déjà citée dans cet article. Plusieurs des membres se retrouvent dans les conseils d'administration de Xerox, United Technologies Corporation, Amazon., Cummings, the Capital Group of Los Angeles…

Au même moment on annonce qu'un cargo le « Capitaine Ali » fait route vers le Sri Lanka. Au mépris de toutes les réglementations internationales il n'a demandé aucune autorisation, ne s'est pas signalé aux autorités Sri Lankaises et refuse de communiquer avec elle. Il a été affrété par un financier proche des Tigres et transporte des vivres et des vêtements mais aussi plusieurs journalistes. La provocation est évidente, il a été depuis arraisonné par la marine Sri Lankaise.

Il va s'en dire que cette campagne va s'amplifier et nous n'en sommes qu'au début. Le schéma ne se renouvelle guerre, les preuves, les témoignages les provocations ont pour objectif de rendre légitime une intervention, l'exigence d'un jugement et d'une condamnation. Pour l'heure il faut discréditer le Sri Lanka, faire oublier sa victoire contre une organisation criminelle, sa capacité à résister à l'ingérence étrangère, à la division et au séparatisme et à préserver l'unité du pays, sa dignité comme sa souveraineté nationale. Evidemment il est difficile de faire du Sri Lanka un failed state alors il faut le punir d'une manière ou d'une autre. Mais cela ne suffit pas a expliquer l'acharnement. Au fond, « on veut faire d'une pierre deux coups » car le but de la manœuvre c'est également de débarrasser la Charte de l'ONU de tout ce qui est aux yeux des puissances impérialistes, obsolète et donc anachronique. Ceci n'est rien d'autre que le droit des Etats, et le respect de leur souveraineté. Il faut légitimer l'ingérence et donner raison rétroactivement à ceux qui ont démembré la Yougoslavie, entrepris la guerre en Irak et en Afghanistan ! C'est dire la gravité de telles intentions qui si elles n'étaient pas combattues mettraient non seulement en cause la raison d'être des principes sur lesquels l'ONU a été constitué, mais serait à coup sur utilisées contre d'autres gouvernements, d'autres états et d'autre peuples. Le projet du Carnegie Endowment pour une « autodétermination dans le nouvel ordre mondial » trouverait alors un début d'application.

En fait on cherche un prétexte et créer un précédent permettant ainsi de se débarrasser d'une disposition dans le système des Nations Unies qui préserve l'indépendance de quelque pays que ce soit en conditionnant toute action internationale ou toute enquête internationale à l'acceptation et la coopération de l'Etat concerné.

En fait et aux yeux de certains le Sri Lanka est un mauvais exemple parce qu'il a réussit à résister à toutes les formes d'ingérence et que des principes forts comme indépendance, souveraineté, loin d'être dépassés trouvent à travers son action une force et une crédibilité nouvelle. Cela peut donc contribuer à donner du sens à l'action de tous ceux qui par le monde font le choix de dire NON à ceux qui veulent dicter et imposer leur vision réactionnaire. Raison de plus pour être solidaire du Sri Lanka.

Réconciliation, reconstruction et réhabilitation.

Pour le Gouvernement et Mahinda Rajapaksa il faut maintenant apporter des réponses concrètes à l'attente urgente de dizaines de milliers déplacés. Ce plan d'action doit s'achever dans 180 jours et la feuille de route a été fixé, les moyens sont mobilisés, l'armée est utilisée à la reconstruction des infrastructures, des logements, des routes et des écoles. Les populations déplacées doivent retrouver leurs villes et leurs villages, c'est déjà le cas pour un nombre important d'entre elles. Il faut réunifier les familles. Se préoccuper de réhabilitation et de ré intégration en particulier pour les enfants soldats, ceci fait partie des priorités. Tout cela pose des problèmes d'emplois et des programmes ont déjà été mis au point pour favoriser l'intégration des combattants du LTTE. La démilitarisation et le désarmement sont engagés.

Ce travail s'organise depuis plusieurs mois avec les agences du système de l'ONU, avec le CICR et de nombreuses ONG locales et internationales. Le Sri Lanka a donc besoin de solidarité internationale. Elle lui est acquise de la part des pays de la Région, en particulier de l'Inde et de la Chine. Il n'est pas sans signification que c'est le moment qu'ont choisi Hillary Clinton et David Miliband pour annoncer des mesures coercitives et le blocage de demandes de prêts auprès d'Institutions Internationales comme le FMI.

Bien évidemment la communauté Sri Lankaise près de 1 million qui vit à l'étranger doit être mobilisé, son retour encouragé, tout doit être fait pour faciliter et contribuer à surmonter la tragédie que fut cette guerre. Le maître mot de Mahinda Rajapaksa est celui de la réconciliation.

La réforme politique sur laquelle travaille le APRC104 qui réunit tous les partis politiques du pays doit contribuer à apporter les réponses sur les nouvelles institutions de représentativité dont a besoin le peuple, les Tamouls tout particulièrement. Des élections doivent être organisés rapidement

Mais le cadre d'abord c'est l'application du 13 ème amande ment, né des Accords Indo Sri Lankais et la dévolution de pouvoir à un nouveau gouvernement pour la province Nord du pays. Mahinda Rajapaksa souhaite aller au-delà, au-delà même de ce qui existe dans un Etat Fédéral comme l'Inde105.

Il convient évidemment de prendre la mesure des choses, 30 ans de guerre des destructions et des plaies qui seront longues à guérir. Dan ces circonstances tout sera observé y compris la sécurité de chaque communauté. Au fond il ne suffit pas seulement de réparer les conséquences matérielles de la guerre, il faut aussi s'occuper du cœur et des âmes. Un espace démocratique s'est ouvert dont tous les Sri lankais doivent bénéficier, il faut se saisir de cette opportunité. Il va s'en dire que cela sera le meilleur moyen de déjouer tous les plans de déstabilisation, toutes les provocations qui ne vont pas manquer.

Cette guerre n'était pas une guerre civile, celle d'une communauté contre une autre. Elle n'était pas plus une insurrection populaire, le LTTE n'a jamais eu l'intention de renverser le gouvernement de Colombo, n'y chercher des alliances pour y parvenir. C'était une guerre déclenchée par une mafia terroriste soutenue ouvertement par les puissances occidentales dont l'objectif était la partition du pays pour permettre le pillage de ces ressources, le contrôle de ses corridors maritimes et une nouvelle avancée des forces de l'OTAN dans l'Océan Indien.

Par conséquent s'y opposer était légitime comme est légitime tout action contre la violence et la terreur, contre l'esclavage contre la division et l'intolérance, contre les tentatives d'ingérence étrangères, contre les atteintes a l'intégrité territoriale de son pays et pour la libération de celui-ci. C'est ensemble par leur unité et aussi par leurs sacrifices que les Sri Lankais qu'ils soient Tamouls, Cingalais, Musulmans, Burghers ont pu surmonter cette longue épreuve et l'abîme vers lequel certains voulaient les pousser.
M.G Buffet devrait au moins savoir que les combats de la résistance française n'avaient pas d'autres objectifs que ceux là.

Aux termes de cette guerre les Sri Lankais ont préservés leur liberté, leur indépendance et leur souveraineté. Comme l'a dit Mahinda Rajapakasa dans son discours devant le Parlement de Colombo. 106«  Cette victoire obtenu par la défaite du LTTE est celle de toute la Nation et de tout le peuple vivant dans ce pays » «  Cette guerre n'était pas une guerre contre les Tamouls mais contre le LTTE » « Notre objectif était de libérer les Tamouls des griffes du LTTE »

La Havane, 4 juin 2009

jean.pierre.page@gmail.com

1 Mao Tse Tung, OEuvres choisies, vol 1, Mars 1926

2 Dont entre autre Quentin de Ghellinck in « Sri Lanka. au delà de la catastrophe humanitaire » , CETRI, 17 mars 2009 et Jude Lal Fernando in « Tamils are being forced into the arms of their tormentors »Irish Forum for peace in Sri Lanka

3 M.G Buffet secrétaire nationale du PCF in « Sri Lanka : une solution politique s'impose pour garantir les droits du peuple Tamoul », Paris, 18mai 2009

4 Ex secrétaire national du PCF

5 Tamara Kunanayakam et Jean-Pierre Page in «Reform of the United Nations proposed by the Secretary General, an analysis...» Genève 1 juillet 2005

6 «Top diplomat to be expelled ? » in The Nation 3mai 2009

7 John Holmes interview à l'agence Reuters, 30 mai 2009

8 Prof. Rajiva Wijesinha in «  Foolishness or cunning-indiscriminate allegations about civilian deaths »,SCOPP, 26mai 2009

9 Mahinda Samarasiinghe, Ministre des doits de l'homme, intervention à la Session Spéciale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Genève, 26 mai 2009

10 Dans la foulée de l'Inde l'indépendance de Ceylon sera proclamée en 1948. Le pays deviendra une République (sans l'autorité de la reine d'Angleterre) en 1972, puis République Socialiste du Sri Lanka

11 Burghers: descendants des colonisateurs portugais et hollandais

12 Voir Quentin de Ghellinck cité plus haut. Ce dernier a également découvert que le Sri Lanka était soutenu par les Etats-Unis. Il faut espérer que cet « mise au point » contribuera à réparer de sa part quelques retards historiques.

13 « Seulemt Cingalais »

14 Colvin R De Silva, ancien ministre, dirigeant du LSSP (Lanka Socialist Party) troskiste, adhérent à la 4 ème internationale, le plus vieux parti politique au Sri Lankais. La majorité du parti rompit avec la 3ème internationale communiste l'or de l'entrée en guerre de l'URSS et rejoint la 4ème internationale. Colvin R De Silva in «  Two Languages One Nation, One Language Two Nations» A young socialist publication , Colombo février 2007

15 Tamil Nadu, état du sud de l'Inde, capitale Chennai (Madras), les tamouls sont majoritaires et comptent près de 50millions.

16 Editorial Camberra Times Australie, 30 avril 2009

17 Dr. Peter Leitner, Asian tribune 15 avril 2008

18 Dr. Rajasingham Naredran, in «  Road map to National unity and Reconciliation in Sri Lanka » Tamil week, Londres , 26 mai 2009

19 Mahinda Rajapaksa, discours devant le parlement Sri Lankais, le 19 mai 2009

20 Idem

21 Tom Farell « He dreamt of Eelam&rlaquo;in The Gardian 21 mai 2009

22 In « Blood splattered path of the LTTE&rlaquo; department of government information, Colombo September 2007

23 L'United National Party(UNP) restera aux affaires pendant 17 ans et sans discontinuer.

24 K.T.Rajasingham in «Sri Lanka: The untold story, chapter 34: Accord and its ramifications. Voir en annexes les Accords Indo Sri lankais signés le 29 juillet 1987 et les échanges de courrier entre J.R Jayewardane Président du Sri Lanka et Rajiv Gandhi premier Ministre de l'Inde. Asia Times on line. 2001

25 Parti communiste indien Marxiste (CPIM) scission du PC de l'Inde. Le CPIM dirige 3 états de l'Inde : le Bengale occidental, le Tripura, le Kerala

26 Eelam People Revolutionnary Liberation Front (EPRLF) organisation révolutionnaire de gauche rassemblant Tamouls et Cingalais pour un état socialiste Sri Lankais

27 Dont le premier ministre Premadasa et Ranil Vrimasijnghe

28 JVP: Peoples Liberation Front. Organisation de lutte armée d'inspiration marxiste léniniste, cingalaise, chauvine

29 PLOT : People Liberation of Tamil Eelam TELO : Tamil Eelam Liberation Organisation EROS : Eelam Revolutionary Organisation of Students

30 République socialiste et démocratique du Sri Lanka, cette appellation est toujours en vigueur !

31 Jeremy Page in « rebel defeat: diplomatic dilemma&rlaquo; The Times, 20mai 2009

32 Shakuntela Perera in «The truth behind real and perceived threats of terror&rlaquo; in Daily Mirror, 30 avril 2009

33 Ambassadeur M.K Bhadrakumar in «Sri Lanka wards off western bullying&rlaquo; ,Asia Time 27 mai 2009

34 Dayan Jayatilleka in «  Fighting the globalised tiger », Genève , mai 2009

35 Nimala Rajasingam in « the Tamil diaspora : solidarities and realities », Sri Lankan Democracy Forum », ancienne membre du LTTE, réfugiée à Londres, première femme emprisonnée en 1980 dans le cadre du «  Prevention on terrorism act », évadée, a ensuite quitté les Tigres à cause de leurs violations des droits humains. Le film canadien « No more tears sister » raconte son histoire et celle de sa sœur.

36 Gomin Dayasri in « LTTE under KP », 31 mai 2009

37 Philippe Grangereau in «trente sept ans de terreur&rlaquo;, Libération 18 mai 2009

38 François Chesnais, Tania Noctiummes, Jean-Pierre Page in «  réflexions sur la guerre en Yougoslavie », l'Esprit frappeur dagorno, Paris 1999

39 Tania Noctiummes et Jean-Pierre Page « Yougoslavie, une guerre impérialiste pour instaurer un nouvel ordre mondial » dans le livre collectif : Maîtres du Monde ou les dessous de la guerre des Balkans, Le temps des cerises, Paris 1999

40 Eric Solheim, interview à Al Jazeerah 6 mai 2009

41 Erik Solheim Al Jazeerah, idem

42 SLFP : Sri Lankan Freedom Party

43 Jean-Pierre Languellier in «  les médias au cœur de la tension démocratique », Le Monde 18 et 19 juillet 1999

44 François Chesnais, Tania Noctiummes, Jean-Pierre Page, Réflexions sur la guerre en Yougoslavie, Dagorno, Paris 1999

45 Morton Halperin, David Schaeffer et Patricia Small, in «  Self determination in the new world order », Carnegie Endowment Washington D.C, 1992

46 François Chesnais, Tania Noctiummes, Jean-Pierre Page, ouvrage déjà cité

47 Rapport de la Fondation Carnegie, cité par Diana Johnston in » Making the crime fit the punishment »

48 B. Murlidhar Reddy est un jounaliste indien , connu pour son professionnalisme, il a été un des rares journalistes admis dans la zone des derniers combats. In «  How the Lankan army crushed the LTTE »,The Hindu, mai 2009

49 Tamara Kunanayakam, interview à Radio Havane le 22 mai 2009

50 Selon le FBI des Etats Unis

51 Tania Noctiummes et Jean-Pierre Page in « Louise Arbour's diabolical project » Daily News, The Island, Colombo, 10 octobre 2007

52 Noam Chomsky in «Failed states&rlaquo;, Penguin Books, New York, 2006

53 Dayan Jayatilleka in « Each generation has to re-fight its grandfathers' battles » 13 février 2008

54 Public Communications Division, Colombo 6juin 2009

55 Certains au sein du LTTE l'accusent d'avoir abandonné délibérément Prabhakaran pour maintenant prendre sa place et le contrôle d'une organisation riche en millions de dollars. La guerre des chefs vient elle de commencer ? Voir à ce sujet la polémique entre l' «  international relations department » du LTTE et le « department for Diaspora affairs (DDA) »Tamil Net du 25 mai 2009

56 Indo-Lanka Joint Statement, 21 mai 2009 Dès le 20 et 21 mai M .K Narayanan Secrétaire sécurité nationale, et S.Menon Secrétaire d'état aux affaires étrangères viendront l'exprimer solennellement à Colombo

57 Mahinda Rajapaksa, PTI, Colombo, 29 mai 2009

58 Le corps de Prabhakaran sera identifié par plusieurs dirigeants ou anciens dirigeants des Tigres : Daya Master et Karuna, par les papiers qu'ils portaient et les tests ADN pratiqués sur lui et son fils Charles Anthony. Contrairement aux membres du LTTE, il ne portait aucune capsule personnel de cyanure. Le département international du LTTE a reconnu la mort de Prabhakaran non sans que cela soulève une polémique publique avec les dirigeants de la « diaspora » !

59 Octave Mirbeau, (1848-1917) journaliste, critique d'art, écrivain Français

60 Lewis Wordsmyth in «Louise Arbour's dangerous liaisons&rlaquo; Daily News , Colombo, 17 octobre 2007

61 Ces musulmans du Nord parlent Tamoul

62 IFEX : « International Freedom of Expression Exchange » basée au Canada soutenu par la Fondation Ford, l'Union Européenne, la Fondation Georges Soros et Freedom House, c'est-à-dire the National Endowment for Democracy et la CIA. Voir à ce sujet l'article de Lewis Wordsmyth déjà cité et ceux de Jean-Guy Allard dans « Granma ».

63 CPJ : Committee to Protect journalists

64 Jean-Guy Allard, écrivain et journaliste à « Granma », La Havane Cuba « Miami FBI terrorist connection », MasAlla publishing, Bogota

65 BBC news « Joy and wariness in Sri Lanka&rlaquo;

66 Mahinda Rajapaksa , interview in « The week of India », 26 mai 2009

67 Zbigniew Brzezinski, in «  Le grand échiquier » Bayard 1977

68 GEAB N*34, in « La rupture du système monétaire international se confirme »

69 M.K Bhadrakumar , Ambassadeur de l'Inde, déjà cité

70 Robert Kaplan in Foreign Affairs, mars avril 2009

71 Karim Lakjaa in « LAirpower américaine entre crise financière et opérationelle » in La pensée libre janvier 2009, www.lapenseelibre.fr

72 Convoqué à la demande des occidentaux la session spéciale de la commission des droits de l'homme de l'ONU sur le Sri Lanka s'est conclu par une humiliante défaite pour ces derniers. La motion soutenant Colombo a recueillit 29 voix contre 12 et 6 abstentions. Ce vote n'arrangera pas les affaires de la Sud Africaine Navy Pilay, Haut commissaire de l'ONU dont le pays d'origine a décidé de soutenir le Sri Lanka contre son avis.

73 Dew Gunasekara cité par Dayan Jayatilleka in « With a little help from our friends », Geneva,26 mai 2009

74 Le SAARC South Asian Association for Regionnal Cooperation comprend. L'Inde, le Pakistan, le Népal, le Bengladesh, les Maldives, Buthan et l'Afghanistan, l'Iran est observateur

75 M. K Bhadrakumar, Ambassdeur de l'Inde, déjà cité

76 IBSA : association qui réunit l'Inde, l'Afrique du Sud, le Brésil

77 Organisation des Etats Américains, créature des USA et dont fut exclu Cuba en 1962

78 ALBA : Alliance Bolivarienne des Amériques dont sont membres : Cuba, Vénézuéla, la Dominique, Nicaragua, Honduras, Bolivie, l'Equateur et l'Uruguay sont observateurs

79 Shanghai Coopération Organisation dont sont membres : la Chine, la Russie, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kirghizstan Sont observateurs. le Sri Lanka, l'Inde, l'Iran, la Mongolie et le Pakistan et invité. l'Afghanistan

80 Juan Somavia, in « L'OIT craint une crise sociale pendant huit ans » le Monde avec AFP 3 juin 2009

81 Jean-Pierre Page, « au sujet de Cuba et d'une interview de Janette Habel dans l'Humanité »

82 Granma 7 juin 2009, edition internationale

83 Manuel Zelaya Président du Honduras à la 39 ème session de l'Assemblée Générale de l'OEA

84 Human Rights Watch une ONG aux moyens considérables financé par l'Open Society Institute de Geoges Soros, la Fondation Ford, Time Warner, Coca Cola, Citi group. On trouve parmi ces dirigeants James Hoge du Council on Foreign Relations, l'épouse de Peter Ackerman president de Freedom House une des couvertures de la CIA au même titre que le National Endowment for Democracy. Voir a ce sujet «  La Telerana imperial, enciclopedia de injerencia y subversión » d'Eva Golinger et Romain Migus, Centro Internacional Miranda , Caracas 2008

85 «  Victory over diplomatic terrorism » in The Island, Colombo 29 mai 2009

86 L'Humanité 27 avril 2009 in «  Les civils tamouls en première ligne » Dominique Bari. Curieux de la part d'une journaliste qui nous avait habitué à plus de professionnalisme et d'indépendance. Quelle régression !!!

87 Mahinda Samarasinghe intervention à la Session Spéciale du Conseil des droits de l'homme, 26 mai 2009 Genève

88 Basil Rajapaksa le plus jeune frère du Président est chargé de la ré installation des déplacés du développement et de la sécurité dans la province Nord

89 Dayan Jayatilleka Ambassadeur du Sri Lanka auprès des Nations Unies à Geneve, intervention à la Session Spéciale du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, 26 mai 2009. Dayan Jayatilleka est l'auteur du remarquable ouvrage « Fidel's ethics of violence » «The moral dimension of the political thought of Fidel Castro, Pluto Press, London 2007

90 Steven Edwards in « UN rights bypass own council in seeking Sri Lanka probe » Canwest in New York, 29 mai 2009

91 A Canadian speaks to The Tamil in Canada

92 Marie Okabe porte parole du UNHCR, 29 mai à Genève

93 Michelle Montas, porte parole de Ban Ki-Moon secrétaire général de l'ONU in «  Ban Ki-Moon briefs on Sri Lanka visit, other recent missions and upcoming events » ONU , New York 1er juin 2009

94 Charte des nations Unies sur les fonctions et le pouvoirs du Conseil de sécurité : chapitre V article 24, chapitres VI, VII, VIII, et XII.

95 Résolution A/RES/48/141 du 7 janvier 1994 de l'Assemblée Générale de l'ONU

96 Gopinathan Achamkulangare, Ambassadeur de l'Inde, Réunion du Conseil des Droits de l'Homme, genève 4 juin 2009

97 BBC radio 4 in « Sri Lanka will face UN Inquiry », Londres 30 mai 2009

98 Geoffrey Robertson, BBC 4, idem

99 Emily Waxé in « Fresh reports, imagery contradict Sri Lanka on civilian no fire zone » The Washington Post , Washington 30 Mai 2009

100 Idem

101 Idem

102 MacArthur, The John and Catherine T.MacArthur Fondation

103 Jean-GuyAllard in « Vivanco HRW ganster and leading imperial agent » one equate sure José Miguel Valance responsible Human Rights Watch pour l'Amerique Latine. in Ven-Global news 25 septembre 2008. Voir a ce sujet la lettre ouverte de protestation de 100 universitaires à l'initiative du « Concil on hemispheric affaires »

104 APRC: All Party Representative Committee

105 «Sri Lanka ready for devolution to Tamil areas», The Indu , 21 mai 2009

106 Mahinda Rajapaksa intervention citée plus haut

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